lundi 14 décembre 2015

Un classique recommandé par Solène pour se faire du bien...

Voir ou revoir L’impossible Monsieur Bébé d'Howard Hawks






Et si nous revenions à un temps où le cinéma américain ne pouvait pas montrer grand chose ? Il ne le pouvait pas, mais les réalisateurs ne se privaient pas de glisser quelques indices au spectateur, qui devait alors faire le travail d’interprète. Bon, si vous n’aimez pas l’analyse, ça n’est pas pour vous (quoiqu’il n’y ait pas besoin de faire ce « travail » pour apprécier ce film), mais croyez-moi, ça vaut le coup d’essayer ! En effet, en ce temps où les films possédaient une face cachée au moins aussi importante que leur fonction de divertissement, chaque élément du film était là pour signifier quelque chose. Et c’est de L’Impossible Monsieur Bébé que je voudrais vous parler. C’est un film qui date de 1938, une perle dans laquelle Howard Hawks réunit Carry Grant et Katharine Hepburn. Carry Grant incarne David, un paléontologue un brin trop sérieux qui rencontre Susan, une riche héritière un brin trop folle.

Ce film s’inscrit dans le sous genre de la Screwball Comedy, une comédie, donc, complètement loufoque, dans laquelle des objets incongrus ont une importance primordiale. C’est ainsi que ces deux personnages antagonistes devront s’unir pour retrouver un os de brontosaure disparu et un léopard fugitif, le tout donnant, évidemment, un résultat explosif. Alors, devant votre écran, quel qu’il soit, asseyez-vous bien confortablement et prenez bien votre souffle : le film démarre à fond, et la cadence ne cesse d’accélérer du début à la fin, l’hystérie d’un personnage se propageant tout autour de lui, et gagnant même le spectateur. Le moteur de cette folie ? Katharine Hepburn, dans toute sa splendeur, qui incarne une femme tour à tour gosse de riche capricieuse et femme-enfant vulnérable, aussi calculatrice que spontanée. Elle n’écoute personne d’autre qu’elle-même mais est incapable de rester seule. Elle peut, durant la même scène, se déchaîner telle une tornade ou fondre en larmes comme une petite fille. Elle renverse tout sur son passage, jusqu’à l’ordre établi. Il y a, par exemple, une scène mythique qui montre Carry Grant en robe de chambre rose s’exclamant qu’il est tout à coup très gai, et elle en pantalon, qui veut le séduire. Mais il n’y a pas que ça pour faire la grandeur d’un tel film… On n’oubliera pas les années 30 et le fameux code Hays ! On connaît tous la prohibition qui a donné naissance à une certaine mafia aux Etats-Unis (et par la suite de très bons films). Cette prohibition s’étalait jusque sur les écrans : refus de la violence explicite et exigence de pudeur ! Voilà tout le dilemme des films d’Hollywood des années 20 à la fin des années 60 (assassinat de Kennedy et guerre du Viêt-Nam obligent) : comment faire passer la violence et la sexualité entre les mailles de la censure ? Howard Hawks a une certaine idée sur la question. Bon, je vous en donne un exemple, un peu difficile à trouver : contrainte de mentir à sa respectable tante sur l'identité de David, Susan invente dans la précipitation un pseudonyme à ce dernier. Elle fait le choix de Mr. Bone. Evidemment, c’est en rapport avec le fait que David soit à la recherche de ce fameux os de brontosaure. Mais ce dont nous, petits francophones, ne nous doutons pas, c’est qu’en anglais to have a boner possède une toute autre signification (sexuelle, comme vous pouvez vous en douter) ! Je vous propose de regarder par vous-mêmes la traduction, puis de commander pour Noël ce chef d’œuvre du 7ème art, et de partir à la recherche des indices laissés çà et là par le réalisateur pour suggérer certaines choses inconvenantes. Un coup de blues ? Voilà la solution, fous rires et surprises assurées ! Si vous n’avez pas compris grand chose aux explications que je viens de donner, c’est normal, c’est un film farfelu et il est difficile d’en faire le résumé. Il n’y a qu’une issue : voyez-le, admirez-le, chercher l’implicite, faites-vous en une idée et parlez-en avec ceux qui le connaissent, vous ne pourrez que faire des heureux !

Solène Colin, 1ère L



jeudi 3 décembre 2015

Critique : Le fils de Saul de László Nemes, par Solène Colin






        On s’assoit. L’obscurité remplit la salle. Le film commence. Un format carré, une profondeur de champ plus que courte : on ne perçoit que du vert et le chant de quelques oiseaux. Un homme, au loin, s’approche. Sa silhouette ne devient nette que lorsqu’il arrive tout près de nous, et il occupe alors la quasi-totalité du cadre. Tout à coup, c'est le chaos total : l'arrière-plan devient une foule, le chant des oiseaux devient cris et pleurs. Mais la caméra, elle, ne bouge pas, restant fixe sur le personnage. Voici un aperçu du plan-séquence d'ouverture du Fils de Saul, qui raconte sans la montrer la mise à mort d'un convoi de déportés dans une chambre à gaz. Les mouvements de caméra, l'absence de profondeur de champ et les déplacements des acteurs minutieusement travaillés annoncent la forme de l'ensemble du film. Et dix minutes plus tard, alors que le son emplit la salle et que chaque spectateur retient son souffle, une question se pose : suis-je capable de tenir encore une heure et demie ?
        Et l’on reste. Pour le meilleur, mais surtout pour le pire.
   Pendant une heure quarante-sept, on suit le membre d'un Sonderkommando d’Auschwitz, Saul Ausländer, qui, pensant reconnaître son fils parmi les victimes, va tout faire pour lui offrir une sépulture selon les règles.
       La faible profondeur de champ et des plans très serrés sur le visage de Saul, ainsi que des plans subjectifs qui nous livrent son point de vue, nous font subir une véritable immersion dans le camp, à la fois visuelle et sonore. Cependant, à aucun moment nous ne voyons l’arrière-plan, le milieu, le camp. On sent que László Nemes connaît les enjeux des représentations de l’irreprésentable. C’est par l’usage du flou qu’il échappe à l’alternative montrer/cacher : ce qu'il ne montre pas, nous le percevons néanmoins, sans pour autant pouvoir l’observer. Qu’on n’aille surtout pas croire que la violence n’est pas présente ou larvée, non, elle est partout. Ce film n’est pas beau, il est fort. On ne prend aucun plaisir à le voir, pourtant on ne regrette pas d’être venu, et de s’être assis au premier rang.
     Alors que les derniers survivants s’éteignent et, pour la plupart, emportent avec eux leurs témoignages sur les camps, Nemes inaugure une nouvelle manière de transmettre le passé aux générations futures. Une manière fictive, certes, mais fidèle. Et plutôt que de nous raconter, il nous fait sentir Auschwitz.
       Quant au personnage principal, ce Juif hongrois dont le nom est allemand et étranger à la fois (Ausländer), il est attachant. Pendant la totalité du film, on reste collé à lui, et ce qu’il ressent, Laszlo Nemes nous le fait ressentir aussi. Sa quête devient également la nôtre : trouver un brin d’humanité dans ce monde barbare, trouver un endroit pour respirer et se recueillir. La seule délivrance possible lui est apportée, selon nous, par la fin.


 Solène Colin, 1ère L

dimanche 22 novembre 2015

Critique des Suffragettes de Sarah Gavron, par Judith Policar

Les Suffragettes de Sarah Gavron


Carey Mulligan dans Les Suffragettes

               Londres, 1912. Une lutte désespérée de femmes se battant pour faire valoir leurs droits. Un film porté par un casting excellent. Carey Mulligan interprète Maud, une jeune femme qui travaille dur dans une blanchisserie pour apporter un complément aux revenus d’un ménage, composé de son fils, Georges, et de son mari, Sonny (Ben Whishaw). Son amie Violet (Anne-Marie Duff) travaille dans la même blanchisserie, et elle est une suffragette. C’est par son influence que Maud commencera progressivement à manifester son intérêt pour le combat que mènent certaines femmes. Elles se considèrent plutôt comme « law makers and not law brakers » (Faiseuses de loi et non briseuses de loi).
               Ce film ne montre pas seulement une lutte sans relâche de femmes qui doivent se battre pour obtenir le droit de vote comme les hommes, mais également la façon dont leur vie est affectée par l’insuffisance de droits dont elles souffrent. « All my live I’ve been respectful, I’ve done what men told me to do. Well I can’t have that anymore » (Toute ma vie j’ai été respectueuse, j’ai fait ce que les hommes m’ont dit de faire. Et je ne tolère plus cette idée). Elles ne veulent plus n’être que les femmes de leurs maris, comme Sonny le dit à Maud après sa première incarcération : « You are my wife, that’s what you are meant to be! » (Tu es ma femme, c’est ça ton rôle !) Elles ne veulent plus non plus subir l’arbitraire d’un contremaître tout puissant, qui pousse l’intolérable jusqu’à abuser de certaines, le plus souvent les plus jeunes et les plus désarmées. Jusqu’où iront-elles ?
                « Never surrender never give up the fight » (« ne capitule jamais n’abandonne jamais le combat »), c’est ce que dit Emmeline Pankhurst, interprétée par l’excellente Meryl Streep, lors de son unique apparition, à Maud. Une mise en scène sobre sans extravagance, un jeu d’acteurs exceptionnel, qui donne toute sa justesse, sa beauté et son réalisme au film. En deux mots, un film passionnant et poignant. 

Judith Policar, Terminale L


samedi 21 novembre 2015

Cette semaine, Romain a fait la critique du dernier volet de la saga Hunger games...

Hunger games : la révolte, partie 2 de Francis Lawrence



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          La critique qui suit n'est que le reflet de mon opinion personnelle et non un avis objectif sur le film. Aussi il y aura certains spoilers.
          J'ai été réticent lors de l'apparition du phénomène Hunger games : le côté populaire me faisait penser à un cinéma superficiel et uniquement destiné à faire de l'argent. Mais j'ai finalement décidé de voir les films. Et j'ai pu constater que ce cinéma grand public reste, qu'on le veuille ou non, l'un des piliers du 7ème art que les critiques pédantes et autres personnages un poil prétentieux ne parviendront jamais à faire disparaître.
          Les trois premiers Hunger games ont à peu près tout ce qui est demandé dans le genre du blockbuster grand spectacle : l'histoire est originale et bien ficelée, les personnages sont attachants, charismatiques, et les films ont ce petit quelque chose d'original qui permet de les différencier des autres blockbusters qui, il faut bien le dire, sont tous taillés sur le même modèle et entraînent donc des ressemblances vite dérangeantes.
          Mais ici, avec Hunger games, tout est supposé être parfait pour offrir un bon film de divertissement qui nous offre de l'émotion, des scènes d'actions, ainsi qu'une réflexion sur nous-mêmes. Et les trois premiers films y parviennent parfaitement. La montée en puissance est très bien réalisée car elle est ponctuée de réalisme (on voudrait plus d'une fois du "encore plus spectaculaire", mais le fait que le réalisateur choisisse un chemin plus calme et "réaliste" renforce la profondeur du film et nous promet un final d'autant plus spectaculaire). 
          C'est donc tout rempli d'espoir que je me rends à cette séance dès le jour de sa sortie. Avec, dans la tête, la bande annonce spectaculaire que j'ai visionnée plus de mille fois. Tout est là, et j'assiste impuissant, à une déception si grande que je la considère comme une totale trahison de la saga : je ne sais même pas comment organiser proprement mes arguments tellement la déception fut grande en quasiment tous points...
          Premièrement, le film est décousu. Il s'ouvre sur une scène intimiste et poursuit avec une suite de séquences qui ne s'enchaînent pas tout à fait. Elles sont toutes plates, sans aucun enjeu. Ou alors on assiste à des actions trop rapides puis trop lentes, une grande montée en puissance très tôt et une retombée au point de départ quasi immédiate. Et quand enfin, au bout de plus de quarante (trop longues) minutes de film, Katniss finit par se décider à agir et se rend au Capitole pour tuer le président Snow, on suit alors pendant d'innombrables minutes quatre ou cinq personnages qui restent dans les mêmes lieux, sans aucune action. Une dimension intimiste effroyable naît, car elle est sans profondeur et non désirée : c'est un film sur les révoltes, sur la masse, le peuple, pendant trois films on s'attend à cette montée gigantesque, cette unification du peuple qui renversera le Capitole dans un final renversant. Et bien non : pendant ce film, nous verrons cinq personnages marcher dans une ville abandonnée, ce qui sera ponctué par quelques scènes d'action très mal gérées. Les personnages sont très mal gérés également, puisque le réalisateur se concentre sur les mauvais, ne donnant pas assez d'importance à ceux qui le mériteraient et ne développe pas ce qui doit être développé.
          Il y avait tant de choses à dire, tant de choses à montrer ! Et finalement le réalisateur ne montre rien. Il ne montre pas le nécessaire, ne montre pas ce qu'on a envie de voir. La prise du Capitole se fait dans une ellipse : on ne voit donc pas la prise de pouvoir. La haine de Katniss, je ne la ressens pas. Le plan complexe de Coin pour prendre le pouvoir de Panem, qui est une grande force du scénario et un point majeur de l'histoire, n'est quasiment pas développé. On pourrait croire que ce manque d'attention servirait à développer l'histoire entre Peeta et Katniss. Mais là encore : non. Le réalisateur gère très mal les deux personnages. Et leur relation se développe mal durant le film. Le final retombe (sur le peu de montée qu'on a eue auparavant) dans un enchaînement de scènes qui ne veut plus rien dire et qui nous fait penser que tout ce qui se passe ne sert à rien. On se dit : est-ce que la révolte servait à quelque chose ? Est-ce que la révolte a eu lieu même ?
          Le film s'arrête - heureusement - sur la plus belle scène de tout le film (la seule scène qui vaille la peine), qui est d'une beauté rare et qui clôt le film parfaitement. Mais quarante secondes de perfection sur deux heures trente de nullité, ça ne suffit pas. Je sors de là avec le sentiment d'avoir été trahi. Trahi par ces scénaristes qui nous offrent des personnages hauts en couleur et qui nous laissent sur une vision d'eux mal organisée et décousue. Trahi par ce cinéma grand public qui nous promet du grand spectacle et nous offre un final plat, inintéressant, faussement complexe et psychologique. Trahi par le potentiel du film facilement exploitable et totalement inexploité.
          Ce film m'a profondément déçu... Profondément démoralisé. C'est une rare nullité. Et pourtant je fondais tant d'espoir en cette saga. Je dois maintenant me résoudre à l'oublier. Car je ne peux pas faire abstraction de cette fin qui retire toute la puissance du début de la saga. Ceci est évidement mon opinion personnelle. J'étais avec des gens qui ont adoré le film et n'ont pas compris mon avis.
Allez donc tout de même le voir et faites-vous votre propre idée !
 

Romain Billard

Lien vers la bande annonce :
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19557927&cfilm=204925.html

mercredi 11 novembre 2015

Critique de Spectre de Sam Mendes, par Romain Billard

A peine sorti, déjà analysé par Romain : le dernier James Bond !


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         Spectre, le tout dernier volet de la franchise James Bond, arrive sur les écrans français aujourd'hui, mercredi 11 novembre, réalisé par Sam Mendes, qui a également réalisé Skyfall.

          Spectre est un bon film divertissant, qui aurait pu être bien meilleur mais n'exploite malheureusement pas tout son potentiel... Le pitch du film est mystérieux et attirant : James Bond reçoit des messages de son passé après la mort de M, et décide d'enquêter pour découvrir une organisation mystérieuse qui se trouve être dirigée par un homme à l'origine de tous les méchants des derniers films (Silva, Greene, le Chiffre, mais également la mort de l'éternelle Vesper Lynd, l'ultime James Bond girl qui a su voler le coeur de James Bond dans Casino Royale et qui se trouve toujours présente sous forme d'allusions dans ce film... Soit trois films après sa mort - alors qu'une James Bond girl est normalement utilisée pour un seul film comme objet sexuel et ne réapparaît plus après cela). Le pitch promet donc un lien intense entre les quatre films et une introspection de Bond dans son passé. Et finalement, non. On se retrouve face à pas grand chose. De cette organisation du nom de Spectre, on ne saura rien de plus que ce que le pitch nous en a dit. C'est une organisation qui dirigeait les méchants des films précédents. Voilà tout ce qu'on saura et tout ce qu'il y a à savoir...
          Le méchant qui dirige le spectre, interprété par le talentueux Christoph Waltz, est tout à fait sous-utilisé. On a le droit à une introduction fracassante, à un mystère grandissant qui l'entoure et une montée en puissance qui nous trouble. Et puis, au moment où on entre dans la deuxième heure, tout retombe. Il n'y aura pas de grande découverte. Le plan diabolique de ce méchant est décevant de par son manque d'ambition et d'originalité (dominer le monde grâce à un système d'information ultra  performant) et la haine qu'il éprouve tout particulièrement pour James Bond est liée à une explication décevante et franchement peu recherchée.
Ainsi, pour ce qui est du méchant et du plan qui se cache derrière lui, c'est un grande déception, et c'est bien dommage car : les scènes d'actions sont époustouflantes, jouant avec les codes des anciens James Bond et l'originalité des nouveaux ; les seconds rôles (Moneypenny, Q et M) sont attachants et bien dosés ; l'enquête est bien construite même si elle souffre de quelques facilités scénaristiques ; et la James Bond girl du film, le docteur Madeleine Swann, interprétée par Léa Seydoux, est assez efficace, bien que j'éprouve à l'égard de son interprète un rejet tout particulier. Je ne peux cacher que le rôle est bien écrit, convenable et attachant. Cela dit, la relation aurait pu être davantage développée avant de sortir les "je t'aime" qui deviennent tout à fait invraisemblables et perdent de leur impact au moment venu. Les images du film sont splendides. Et les références à Vesper Lynd (Eva Green) qui touchent Bond font de lui un personnage humain et ajoutent une grande profondeur à son rôle.
          Tout était présent pour faire de Spectre le plus grand des James Bond (et je pèse mes mots). Mais malheureusement, le tout est un peu décousu et l'enjeu n'est pas présent, le méchant pas assez menaçant, et le fond nullement consistant. Cela reste un très bon film de divertissement, mais je ne peux m'empêcher de ressentir une profonde frustration face au potentiel indéniable du film qui se trouve inexploité.



Calendrier des projections "Lycéens au cinéma" 2015-2016




* Les projections communes à tous les élèves du lycée Rodin auront lieu aux dates suivantes au cinéma L'Escurial (rendez-vous à 9h15 sur place) :

● Jeudi 19 novembre : Mamma Roma de Pasolini (1962)

● Mercredi 13 janvier : Match Point de Woody Allen (2005)

● Mardi 8 mars : Soyez sympas, rembobinez de Michel Gondry (2008)


* Les projections spécifiques à l'option cinéma auront lieu au cinéma La Clef (rendez-vous à 13h45 sur place) :

● Mercredi 9 décembre : Les Plages d'Agnès d'Agnès Varda (2008)

● Mercredi 6 avril : A nos amours de Maurice Pialat (1983)



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Rencontre avec Mathieu Vadepied au lycée Rodin le mercredi 7 octobre

Le 7 octobre, les élèves de 1ère de l'option cinéma ont rencontré Mathieu Vadepied au lycée Rodin, après avoir vu le film La vie en grand. Voici ce que certains en ont retenu.


J'ai beaucoup apprécié cette rencontre avec Matthieu Vadepied que j'ai trouvée très riche. J'ai été très étonné du fait que ce film soit son premier, et que le réalisateur ait été à l'origine chef-opérateur, car le film est très bien construit et réaliste. Les réponses de Matthieu Vadepied à nos questions étaient très intéressantes et cela m'a aidé à avoir un avis critique sur le film.
Samuel Rouquette

J'ai beaucoup apprécié la rencontre avec Mathieu Vadepied. J'ai noté qu'il avait fallu quatre ans pour que le film soit finalisé et produit, et qu'il est en partie produit grâce au fait que le réalisateur ait participé à Intouchables. Ensuite, j'ai retenu que le film est en partie autobiographique car l'auteur accorde beaucoup d'intérêt à l'adolescence et aux relations avec la France et ses ex-colonies africaines, mais aussi à la place que prend l'Afrique dans l'esprit des jeunes Français d'origine africaine. Ce film s'inspire du cinéma documentaire bien que ce soit une fiction, et il y a tout un travail de vraisemblance et d'authenticité, notamment à l'aide du casting dit "sauvage". J'ai enfin retenu que la fin était certes positive, mais ambiguë. Cette fin permettait d'éviter une certaine fatalité parfois trop rappelée aux yeux du réalisateur.
Kiara Dos Santos

De nombreux sujets m'ont intéressée lors de cette rencontre avec Mathieu Vadepied. Tout d'abord, quand il a parlé des réalisateurs de documentaires qui vont sur les lieux qu'ils veulent filmer pour apprivoiser les gens qui y vivent. Cette notion de partage et de relations humaines m'a intéressée et inspirée. J'ai beaucoup aimé quand il a expliqué la fantaisie dans son film : le spectateur a besoin de voir des scènes qui n'ont pas forcément de rapport avec le drame. Quand il a abordé la question du succès, il disait que s'il n'avait pas fait la photo d'Intouchables, les producteurs n'auraient pas financé son film, cela m'a un peu attristée : les producteurs jugent si un scénario est bon par le passé de son réalisateur et non pas par la lecture du scénario lui-même. 
Clémence Cazala

Ce fut un échange très enrichissant. Je suis très contente qu’il ait pu répondre à mes questions, car j’ai énormément appris de lui. Ce que j’ai retenu personnellement, c’est la façon dont il nous a parlé de son film, de son parcours professionnel, en toute honnêteté et ouverture d’esprit ; cela m’a particulièrement intéressée. Je souhaiterais faire réalisatrice et photographe comme profession, et personnellement, le côté social de ce métier m’intéresse énormément.
Ibtissame Guessas

J'ai retenu plusieurs choses de cette rencontre. Tout d'abord, le réalisateur était chef-opérateur avant de réaliser ce premier film. Pour La vie en grand, il a surtout travaillé avec des acteurs non-professionnels, ce qui était difficile car ils n'avaient aucune expérience dans le cinéma, mais c'est aussi ce qui rend le film plus "vrai". Le réalisateur a été très fortement influencé par les films documentaires comme ceux de Raymond Depardon, et surtout par son propre vécu, son adolescence. Il dit s'être inspiré de sa scolarité pour les scènes de classe par exemple. Il insiste également sur le fait que c'est plus un film sur l'adolescence qu'un film sur la vie dans la cité. Il la montre donc comme on n'a pas l'habitude de la voir (notamment avec la présence de la forêt). C'est aussi pour cela que le film se termine bien : il n'a pas cherché à faire un film "moralisateur", mais plutôt un film sur l'adolescence du personnage principal et sur son amitié avec l'autre protagoniste.
Ce que j'ai bien aimé dans le film c'est qu'il était assez "fin" dans certaines scènes, notamment celle qui a plu à tout le monde, la rencontre entre la CPE et le "faux-père" du garçon. 
On a aussi parlé des 400 coups de François Truffaut lors de la rencontre et je me suis demandée si le dernier plan du film n'était pas une référence : le garçon regarde la caméra. 
Inès Robert-Fisbach

J'ai beaucoup apprécié la rencontre : j'ai trouvé le réalisateur très intéressant, pertinent et surtout j'ai apprécié son naturel et la manière dont il nous parlait (ni hautain, ni enfantin). Les informations qu'il nous a données m'ont permis de voir son film sous un autre angle et je comprends mieux les choix et le point de vue adopté (comme la dimension documentaire).
De plus, son récit montre bien la difficulté, les différentes étapes et le temps qu'il faut pour faire un film. Ce film m'a d'ailleurs beaucoup plu.
Caroline Altman

Les informations que Mathieu Vadepied nous a données m'ont fait assimiler ce film à un film assez néoréaliste de par le casting sauvage afin de trouver des acteurs principaux non-professionnels, le tournage en décors réels et un désir de montrer la réalité. 
Je retiens de cette rencontre qu'on peut partir de presque rien pour faire un film, car le réalisateur de La vie en grand a eu un parcours d'autodidacte : "ça s'est fait petit à petit", dit-il en parlant de son parcours professionnel vers le cinéma. 

Maureen Martin



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Mathieu Vadepied et l'acteur principal du film, Balamine Guirassy

Impressions des élèves de Terminale de l'option cinéma sur Fatima de Philippe Faucon

Les opinions sont partagées sur Fatima de Philippe Faucon (2015)
projeté aux Sept Parnassiens le jeudi 15 octobre


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J'ai beaucoup aimé ce film. Les actrices étaient très touchantes et incarnaient toutes un personnage fort : Souad ne se laisse jamais marcher sur les pieds et défend son amie quand elle trouve une situation injuste, Fatima est très humble et maîtresse d'elle-même, Nesrine se bat pour réussir son année de médecine. Les scènes familiales sont très réalistes et intéressantes. Le film m'est resté en tête à la sortie de la salle.
Laure Fletcher

Je trouve ce film intéressant, car il nous montre une vraie image de la banlieue, sans exagération comme on peut le voir dans certains films. De plus, je trouve également intéressant qu'il y ait deux langues dans le film, l'arabe et le français, car nous voyons une différence culturelle qui représente la France de nos jours. Il y a aussi un contraste entre la fille aînée, qui est ambitieuse et qui est fière de sa mère malgré le travail qu'elle exerce, tandis que sa cadette est plutôt du genre à se rebeller et à avoir honte de la profession de sa mère.
Laura Brown

Il s'agit d'un film intimiste qui sait montrer avec une grande économie de discours l'injustice subie par les femmes de son film, précisément parce qu'elles sont des femmes. De nombreuses scènes montrent l'abnégation de Fatima, qui vit pour le bonheur de ses filles, la révolte de Souad, qui ressent plus encore que sa sœur la violence sociale (scènes d'affrontement avec Fatima, coupable de ne pas pouvoir l'aider scolairement), la volonté de Nesrine d'échapper à son sort (scènes de révision, mais aussi de découragement). Le réalisateur ne cherche jamais à inspirer la pitié, même dans les scènes où sa faible maîtrise du français isole Fatima de ses filles. Il manifeste au contraire une empathie réjouissante pour ses personnages. Les scènes de complicité, celles où Fatima pose ses mains sur le corps de ses filles, donnent au film une allégresse qui contraste fortement avec le désespoir de son film précédent, La désintégration.
Judith Policar

J'ai apprécié ce film qui était très touchant.  C'est non seulement l'histoire qui est touchante, mais aussi les dialogues, qui sont très naturels et d'une grande sensibilité. Les personnages ont tous une personnalité attachante, qui aide à explorer l'univers représenté dans le film.
Diane Brugière


J'ai vraiment apprécié ce film, dans lequel on découvre la vie de personnes qui ne vivent pas forcément comme nous. On se rend compte du difficile travail qu'une mère peut accomplir pour ses enfants, quand on voit Fatima travailler de plus en plus pour aider Nesrine financièrement.
Ariane Courtois

J'ai beaucoup aimé ce film qui dresse un hymne à la mère courageuse et généreuse qu'est Fatima. J'ai apprécié qu'on s'intéresse aux difficultés de la mère qui a du mal à communiquer avec ses filles du fait de la langue. J'ai aussi adoré la réplique de Fatima lorsque sa fille se moque gentiment d'elle à cause de son français et que Fatima lui répond : "Vous, si l'on vous entendait parler arabe au bled, tout le monde se moquerait de vous."
Thomas Pelatan

J'ai bien aimé ce film, car il montre la réalité de la vie des immigrés. La mère et les filles sont attachantes, et on éprouve de la compassion pour elles.
Raïssa Lefol

Ce film m'a beaucoup plu, car il nous montre à quel point la barrière de la langue peut être handicapante au quotidien, car elle empêche de dire tout ce qu'on ressent. De plus, celui-ci nous montre les pressions que l'on peut subir et qui nous poussent jusqu'à nos limites.
Hugo Nangeroni

Je trouve personnellement que c'est un très beau film, qui rend bien hommage à toutes ces "Fatima" qui sont là pour nous au quotidien, que l'on ne voit pas ou que l'on fait exprès de ne pas voir. Tout au long du film, on voit bien que ce n'est pas facile pour cette mère de famille que l'on ne considère pas dans cette société. Mais le moment que j'ai préféré et qui, je pense, doit faire réfléchir les gens, est celui où Fatima lit ce qu'elle a écrit au médecin arabe. Ce qu'elle dit sonne juste et rend bien compte de la réalité. C'est un moment très touchant et qui donne à réfléchir.
Ambre Esdras

J'ai aimé ce film, car il change de ceux qui racontent la banlieue, la vie des immigrés, de façon plutôt violente et parfois caricaturale. La vie d'une mère célibataire, femme de ménage arabe de banlieue, apparaît dans peu de films. Le rythme est plutôt lent, car le réalisateur a voulu être attentif aux regards et aux gestes de Fatima qui est quelqu'un de doux, mais aussi de volontaire. Il y a une bonne interprétation des trois actrices principales, et surtout de la mère, qui est non-professionnelle. Le seul bémol est le manque de musique dans la bande-son pour habiller ce film, ce qui fait que le film est parfois trop épuré.
Gustave Batteur

J'ai bien aimé ce film pour le regard qu'il porte sur son sujet, pour sa capacité à sortir des stéréotypes. On pourrait regretter l'absence de fil conducteur majeur (exception faite du périple de l'aînée pour passer le concours de première année de médecine), mais ce film est surtout pour moi une étude sociologique remarquable, car réaliste.
Guillaume Maurice

J'ai vraiment apprécié ce film, car l'histoire est très touchante et la réalisation est parfaite. C'est un film qui évite les stéréotypes et ça fait du bien de voir des films qui sont "vrais" et qui ne cherchent pas à déformer la réalité. Cette histoire très simple est très efficace, car on peut s'identifier aux personnages qui sont remarquablement bien joués par les acteurs.
Andréa Montiel


+/-
Ce film a un attrait documentaire et devient presque une étude sociologique. Malgré une grande part de vérité dans ce film, le spectateur tombe trop rapidement dans une vision stéréotypée. Nous avons l'impression qu'il transforme ce cas en une généralité.
Léa Kheder

Ce film a pris une dimension documentaire inattendue qui a donné de la justesse aux relations entre les personnages, mais aussi à leurs sentiments. Mais le seul personnage dont le jeu était, à mes yeux, dépourvu de réalisme, était celui de la plus jeune fille de Fatima.
Inès Atek

Je pense que ce film permet avant tout de montrer une réalité qui nous entoure mais à laquelle on ne prête pas forcément attention. Le bilinguisme du film nous permet de nous mettre à la place des personnages afin de comprendre un peu mieux le handicap quotidien de cette mère et de ses filles. Cette incompréhension mutuelle est assez compliquée pour Nesrine et Souad qui veulent, comme les autres, se faire une place dans la société. Par ailleurs, je n'ai pas vraiment apprécié ce film, car j'ai trouvé qu'il manquait d'originalité.
Sarah Sid Larbi

Le film m'a plu car il était agréable à regarder. Cela dit, je l'ai trouvé quelque peu fade. L'actrice qui joue Souad sonnait faux, et l'intrigue était confuse, on ne voyait pas vraiment l'enjeu du film. Et bien que je ne réclame pas que chaque film soit un blockbuster américain en trois actes avec célébrités en tout genre et twist scénaristiques à n'en plus finir, pour qu'un film me plaise, il faut tout de même qu'il me touche d'une manière ou d'une autre, ce qui ne fut pas le cas ici.
Romain Billard

Sur le plan technique, le film est bon : il est bien réalisé, le jeu des acteurs est correct… Pas grand-chose à dire là-dessus. Cependant, de nos jours, nous avons très souvent des films sur le thème de l'immigration et de la vie dans les banlieues : cela est très agaçant et devient cliché.
Maximilien Guneau

Bien que je trouve le film très intéressant, je ne l'ai pas beaucoup aimé, en partie parce qu'il manque d'une vraie histoire et d'une évolution marquante des personnages, ainsi que de musique. Je trouve que les personnages ne sont pas très attachants, bien que l'on puisse s'identifier à eux.
Clara Chelzen



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J'ai personnellement trouvé le film assez cliché au niveau du scénario (le fait que cela se passe en banlieue, que la mère soit femme de ménage, etc.) et le jeu des acteurs assez bâclé (les scènes de disputes ne faisaient pas naturelles, dans un film dont le but est justement de raconter une histoire de manière réaliste). J'ai malgré tout apprécié le personnage de Nesrine, qui se démarque des autres : elle travaille dur et réussit ses examens, elle est également très discrète par rapport à ses amies et sa sœur.
Katia Pulido

Personnellement, je n'ai pas trop apprécié ce film. Je trouvais que le scénario était du déjà-vu et qu'il n'avait aucune originalité. J'ai eu un sentiment d'inachevé tout au long du film, ayant l'impression que certaines scènes n'étaient pas terminées (on s'attendait toujours à ce qu'il se passe quelque chose d'important, mais rien n'arrivait). Il n'y avait aucun élément déclencheur, ce qui donnait l'impression que rien ne se déroulait dans le film, qu'il était plat. Certaines scènes s'attardaient sur des éléments peu importants. J'ai néanmoins beaucoup apprécié le jeu de l'actrice interprétant Fatima, que j'ai trouvé simple et naturel.
Inès Limouri




jeudi 29 octobre 2015

Impressions sur L'homme irrationnel de Woody Allen, par Romain Billard

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          L'homme irrationnel est un film américain écrit et réalisé par Woody Allen. Pour son énième film, le réalisateur revient, toujours aussi inventif, avec une histoire un poil tordue et qui pourtant, grâce au talent du cinéaste, donne un résultat tout à fait homogène et distrayant.
          C'est l'histoire d'un professeur de philosophie en dépression et en pleine crise existentielle qui n'a plus le désir de vivre. Une jeune étudiante de son campus tombe éperdument amoureuse de lui, mais cela ne suffit pas à lui faire retrouver le goût de la vie. C'est donc après quelques aventures que Abe (le professeur de philosophie) décide de tuer quelqu'un pour pouvoir vivre une expérience nouvelle et reprendre goût à la vie.
          Le synopsis paraît sombre, mais est traité ici avec une grande dose de légèreté et d'humour. Les deux acteurs portent très bien le film, Emma stone y est pétillante et lumineuse, et Joaquim Phoenix interprète à la perfection le rôle de l'intellectuel sombre en mal de vivre.
          Le film est loin d'être le meilleur Woody Allen, et j'avais l'impression que l'histoire et les rôles auraient pu être davantage creusés. On ressort avec une impression d'un film un poil vide, du moins pas suffisamment consistant pour marquer les esprits. Mais le contenu est suffisant pour se détendre, rire, et, au passage, réfléchir sur la vie et la moralité. 
          Un film agréable donc, qui ne bouleversera pas les consciences, mais qui reste plaisant à voir.


Romain Billard, Terminale L

Critique de Seul sur Mars de Ridley Scott, par Romain Billard


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          Seul sur mars est un film américain réalisé par Ridley Scott avec Matt Damon dans le premier rôle.
          Le film se passe dans un futur proche où les missions sur Mars se font fréquentes. C'est l'histoire d'une équipe d'astronautes en mission sur la dite planète, qui, suite à une forte tempête, doit quitter les lieux précipitamment. Un des astronautes, Mark Watney, se retrouve éjecté du vaisseau et laissé pour mort sur la planète, pendant que les astronautes quittent mars pour retrouver la Terre. 
          Le film raconte ensuite comment cet homme va survire, le temps que la Nasa trouve une solution pour aller le secourir à temps. Seul, à des millions de kilomètres de la terre, sur une planète inconnue.
          C'est donc Seul sur Mars qui ouvre la saison des blockbusters de fin d'année, il sera suivi par le nouveau James Bond, Spectre, le dernier Hunger games, La révolte partie 2, qui terminera la saga, et la suite des aventures de Star Wars réalisée par J.J. Abrams.

          Seul sur Mars est un bon film, un "feel good movie" assez inattendu de la part du réalisateur d'Alien ou de Blade runner, qui nous a habitués à des films plus sombres au fil des années. Seul sur Mars est ici un film qui nous fait voyager dans l'extrême solitude du personnage de Matt Damon avec brio. Le scénariste ne lui ayant donné aucune famille, ni passé, ni relation, on se retrouve face à un personnage vierge à qui on peut très facilement s'identifier, sa présence à l'écran étant très importante. Le réalisateur ne pouvait pas se permettre de développer ses seconds rôles, il nous offre donc des visages familiers pour compenser (Jessica Chastain, Kate Mara, Jeff Daniels) ou encore des choix surprenants (Kristen Wiig, actrice entièrement dédiée aux comédies et qui fut l'une des membres les plus importantes du saturday night live, et qui pourtant, parvient ici à trouver sobriété et justesse et nous fait oublier l'univers humoristique qui l'entoure très facilement). Ainsi, nous avons la possibilité de reprendre notre souffle auprès de ces seconds rôles très efficaces qui nous rattachent à notre planète Terre, sans pour autant diminuer l'intensité de la solitude ressentie par Mak Watney, joué somptueusement bien par Matt Damon.

          La dimension visuelle du film offre tout ce que le cinéma hollywoodien de 2015 peut nous offrir, et nous nous retrouvons donc face à un film à la plastique incroyable et à couper le souffle. Les paysages de Mars sont tout simplement magnifiques et nous font totalement décoller de notre siège pour nous offrir une remise en question et un recul sur notre planète tout à fait renversant, digne de celui ressenti lors du visionnage de 2001: l'odyssée de l'espace de Kubrick. L'histoire est simple et bien ficelée, ponctuée de touche d'humour ici et là et d'une dose d'émotion bien maîtrisée.

          En bref, Seul sur Mars est un bon film qui nous fait voyager aux tréfonds de la galaxie en nous offrant un divertissement honnête.
Rien de révolutionnaire sur ce film qui reste classique, mais rien de décevant non plus. Le côté intimiste des scènes avec Matt Damon, et les seconds rôles étant restreints, ce film offre tout de même une relecture du blockbuster intéressante et novatrice. Il y a malgré tout certaines longueurs qui rendent difficilement envisageable de revoir le film de sitôt. Mais cela n'enlève rien au plaisir du premier visionnage qui vaut vraiment le détour !

Romain Billard, Terminale L

lundi 19 octobre 2015

Réalisation d'une "vue Lumière" par les élèves de Seconde

Tourner un film à la manière des frères Lumière, c'est réaliser une prise de vues noir et blanc de 50 secondes environ, en plan fixe, en extérieur, et en choisissant un lieu et un moment stratégiques, c'est-à-dire où il se passe quelque chose d'intéressant à capter par la caméra.

Voici quelques exemples de travaux d'élèves :



Ci-dessus, le travail de Lia et Vadim, sur le modèle de la célèbre Arrivée d'un train en gare de la Ciotat (1895) :
https://www.youtube.com/watch?v=b9MoAQJFn_8




Un pêcheur des bords de Seine, par Lucille, Eva et Léandre.




Un dimanche au parc Montsouris, par Julien.




Enfants au jardin, par Baptiste.




Garçon à la balançoire, par Chloé et Noémie.




A la sortie du cinéma, par Rayan.



mercredi 7 octobre 2015

Projection de La vie en grand de Mathieu Vadepied, à l'affiche au cinéma La Clef

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Sortie au cinéma pour les élèves de Première de l'option le mercredi 30 septembre.

samedi 3 octobre 2015

8ème festival du film lycéen




Le 8ème festival du film lycéen s'est tenu ce matin au Centre Pompidou. Il a récompensé les films suivants :
- Cendrillon, réalisé par des élèves du lycée Balzac (prix de l'Académie)
- Le Stylo, réalisé par des élèves du lycée Saint-Sulpice (prix du Public)
- Lève-toi et marche, réalisé par des élèves du lycée Jacques Decour (prix du Jury)

Pas de prix pour Rodin cette année, mais notre lycée avait déjà obtenu le prix de l'Académie l'année dernière (pour Une nuit sans fin) et le prix du Public en 2013 (pour Ceci n'est pas un film).

Bravo à tous les participants !

Vous retrouverez toutes les informations sur le festival en suivant le lien ci-dessous : http://festivaldufilmlyceen.free.fr/index.htm


vendredi 4 septembre 2015

Rentrée de l'option cinéma

Bonjour,

Le premier cours de cinéma a eu lieu hier jeudi 3 septembre pour les Terminales en salle 308 (15h30-18h30). D'éventuels retardataires peuvent encore nous rejoindre la semaine prochaine.

Pour les Secondes, le premier cours aura lieu lundi 7 septembre en salle 308 de 15h30 à 18h30. Pour les élèves qui viennent d'autres lycées et qui ne sont pas libres dès 15h30, présentez-vous sur ce créneau horaire le plus tôt possible pour être informés sur le fonctionnement de l'option et voir quels aménagements horaires sont envisageables.

Pour les Premières, le premier cours aura lieu mercredi 9 septembre de 13h30 à 16h30 en salle 308. Merci aux élèves venant d'autres établissements d'apporter leur fiche d'inscription en EIE complétée et signée.

A très bientôt, donc, et bonne rentrée !

A. Lemeunier (professeur de cinéma). Contact : aude.lemeunier@ac-paris.fr

mercredi 10 juin 2015

Exercices sur le thème de la dispute

Une réalisation de Mélanie Antunes, Alexandre Barcellona, Paul Bouton, Emma Carnoy, Clémence Cazala, Camille Hennequin et Inès Robert :










vendredi 5 juin 2015

Impressions sur Vers l'autre rive (2015) de Kiyoshi Kurosawa, par Camille Zunino, Emilia-Louise Goléa, Elise Rolland et Sixtine Teillol


          Dans le cadre de l’option facultative Cinéma-Audiovisuel (du lycée Rodin), nous avons eu la chance d’aller voir Vers l'autre rive de Kiyoshi Kurosawa (2015). Ce film fait partie de la sélection "Un certain regard" du festival de Cannes 2015. Le cinéma "Reflet Médicis" retransmet tous les films de cette sélection, et c'est d'ailleurs le seul cinéma parisien à le faire. La séance a débuté par la présentation du réalisateur en personne. Il définit son propre film comme un film fantastique qui s'émancipe totalement du genre pour traiter d'un thème qui est celui du couple.
          Mizuki, jeune femme Japonaise, retrouve son compagnon Yusuke chez elle, après que ce dernier soit mort en se noyant dans la mer. Yusuke lui propose alors de parcourir le Japon retrouver ses anciennes vies d’avant sa mort.
          Kiyoshi Kurosawa s’est fait remarquer auparavant par la réalisation d’une série en cinq épisodes (qui s’est remodelée en deux longs métrages pour les diffusions en salle) qui se nomme Shokuzai. 


          Le film peut paraître "bizarre" (même si je déteste employer ce mot) car certaines scènes manquent de cohérence (il ne faut pas chercher à comprendre), mais surtout parce que son propos atteint directement les spectateurs au plus profond de leur esprit et de leur conscience. On peut même être profondément gêné, car ce film a la force de percer notre intimité spirituelle. C'est d'ailleurs cela qui lui donne toute sa puissance et sa grandeur.
          Au-delà du traitement du thème du couple, ce film tente de nous transmettre toute une philosophie sur les relations humaines et le rapport de l'être humain à la vie. Il transmet un idéal du rapport que l'on doit avoir avec l'Autre. La sélection dans laquelle se trouve ce film porte donc bien son nom.
          Cette "chose" que le film veut nous transmettre, trop géante, trop vaste, ne peut être captée dans sa totalité par le spectateur. Ce qui fait toute la singularité de ce film, c'est son abstraction absolue.
          K. Kurosawa nous a présenté ici une œuvre d'une pureté spirituelle telle qu'on ne ressort pas indemne de la séance.

Camille Zunino




Vers l’autre rive, de Kiyoshi Kurosawa, est un film que j’ai plutôt apprécié. Nous retrouvons le style fantastique de Kurosawa, et son hommage au Japon, ou du moins aux paysages japonais toujours plus beaux les uns que les autres.
Cependant, même si l’on retrouve des fantômes dans ce scénario, et qu’ils sont toujours simples, sans grand artifice comme aime le faire Kiyoshi Kurosawa, l’histoire de Vers l’autre rive est beaucoup plus centrée sur le couple que ses réalisations précédentes. Il touche les thèmes de la recherche de l’apaisement de l’esprit, des buts que l’on se donne et pour lesquels on vit, de la conscience de sa propre situation, de l’amour et de l’entraide.
En conclusion, je dirais que ce film est un bon film, j’ai passé un bon moment, mais pour ma part, je ne dirais pas que c’est le meilleur film réalisé par Kiyoshi Kurosawa.

Emilia-Louise Goléa 


Je suis plutôt partagée au sujet de ce film. Je l'ai trouvé plutôt long et j'ai eu du mal à bien cerner l'histoire. J'ai vu peu de films japonais, et Vers l'autre rive montre les habitudes, et le grand respect des Japonais les uns envers les autres.
Il y a beaucoup de pudeur. Pour nous, habitués à des scènes très explicites avec le cinéma occidental, cela peut être assez troublant, car les relations semblent très froides, même au sein du couple de Yuzuke et Mizuki.
Ce film est plein de poésie et c'est surtout pour cela que je l'ai plutôt aimé.

Elise Rolland

Mizuki (Eri Fukatsu) et Yusuke (Tadanobu Asano)

             Le grand Kurosawa nous présente une nouvelle fois les fantômes qui le fascinent tant sous un angle plus délicat, plus poétique. Le rendu est très simple mais pourtant insaisissable. 
           Vers l’autre rive est un film surprenant et déstabilisant. Déstabilisant, car il m’est impossible de déterminer clairement l’histoire de ce film au sens réaliste. Nous avons besoin de nous plonger dans l’imaginaire, de croire en cette hypothèse de fantômes revenants pour profiter de cette magie qui opère. Ce film est fait pour nous faire oublier où nous sommes, nous transporter vers une supposition de réalité parallèle qui semblerait absurde au premier regard, mais qui finalement, nous laisse sans voix par l’émotion qui s’en dégage. Qui n’a jamais rêvé de revoir son mari tragiquement disparu sans laisser de trace, seulement un vide dans un cœur ? Qui n’a jamais souhaité retrouver un être cher, afin de résoudre les dernières pièces du puzzle ? De lui parler une dernière fois, révéler les derniers secrets, confier ses plus profonds sentiments souvent cachés ? En effet, au cours de ce voyage, c’est une véritable confession d’amour que nous offrent les deux personnages principaux. Kurosawa tente alors de nous ouvrir les portes, soumettre son interprétation de l’au-delà, là d’où personne ne revient. Mais il y a du non-sens dans sa théorie, car un fantôme n’est pas censé vivre dans le monde des vivants, encore moins interagir avec eux comme le fait Yusuke, le vieil homme distributeur de prospectus ou encore le mari de la femme du village. Mais encore une fois, la magie du film japonais nous transporte vers une autre ère, en sortant de la salle, nous ne savons pas quoi penser. Car on souhaite y croire même si cela semble absurde, c’est un film étrange qui a la particularité de nous emmener loin de la réalité et même, de nous faire oublier les limites de celle-ci. 
          Personnellement, je n’affectionne pas les films trop longs qui s’éternisent, j’avais donc quelque doutes sur l’efficacité de celui-ci. Cependant, j’adore l’univers japonais, et il ne m’a une nouvelle fois pas déçue, les deux heures et quelques m’ont paru passer d’un claquement de doigts tellement cette intrigue et ce magnifique voyage m’ont happée au cœur de cet univers si particuliers propre au cinéma japonais. Il m’a d’ailleurs rappelé Château ambulant de Hayao Miyazaki qui lui aussi nous présente un personnage simple à l’origine, qui voit son destin bousculé par un fait fantastique. S’en suit alors d’une aventure tout aussi surprenante. Les plans étaient pourtant longs, avec peu de dialogues et un développement de l’histoire aussi lent, mais cela permet d’accepter cette nouvelle théorie et laisse le spectateur tout aussi captivé. 
        Je pense que ce qui fait la magie de ce film est le fait qu’on y croit tout du long. La femme n’a d’ailleurs aucun doute, elle ne se pose aucune question comme si cela paraissait évident. Peut-être se rattache-t-elle à ses sentiments et à ses rêves les plus profonds ? Quoi qu’il en soit, le spectateur est aspiré par cette ambiance fantaisiste. Au début du film, le couple parle peu, semblent même distant, même si je tiens à rappeler que les Japonais sont très pudiques et très peu démonstratifs. Puis, progressivement, ils se rapprochent, autant par les dialogues que physiquement avec des contacts et surtout des sourires. Cette romance est magnifique, à travers les mensonges, les non-dits, les confessions, le partage, c’est un cœur qui évolue et grandit sous les yeux des spectateurs. J’avais très peur de la conclusion de ce voyage. Je me suis posé de nombreuses questions notamment quand Mizuki se réveille seule et angoisse en imaginant le pire, une nouvelle perte. Tout s’accélère dans l'environnement calme du Japon. En fait, la fin est tout aussi poétique que le film en lui-même, retrouvant le dialogue très connu mais toujours aussi émouvant du : « On se retrouvera au Paradis, je te le promets. ». C’est  ainsi que se finit ce film bouleversant. Dans une atmosphère légère, tranquille et poétique malgré l’intensité du voyage et des révélations dont a pu être témoin le spectateur. 

      Deux heures intenses de drame, tristesse, rebondissement, non-sens, tendresse mais surtout de magie. Laissez-vous happer par cette atmosphère étrange, vous embarquerez alors dans un voyage sans fin, plus surprenant qu’il n’en a l’air. 

Sixtine Teillol