mercredi 11 novembre 2015

Critique de Spectre de Sam Mendes, par Romain Billard

A peine sorti, déjà analysé par Romain : le dernier James Bond !


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         Spectre, le tout dernier volet de la franchise James Bond, arrive sur les écrans français aujourd'hui, mercredi 11 novembre, réalisé par Sam Mendes, qui a également réalisé Skyfall.

          Spectre est un bon film divertissant, qui aurait pu être bien meilleur mais n'exploite malheureusement pas tout son potentiel... Le pitch du film est mystérieux et attirant : James Bond reçoit des messages de son passé après la mort de M, et décide d'enquêter pour découvrir une organisation mystérieuse qui se trouve être dirigée par un homme à l'origine de tous les méchants des derniers films (Silva, Greene, le Chiffre, mais également la mort de l'éternelle Vesper Lynd, l'ultime James Bond girl qui a su voler le coeur de James Bond dans Casino Royale et qui se trouve toujours présente sous forme d'allusions dans ce film... Soit trois films après sa mort - alors qu'une James Bond girl est normalement utilisée pour un seul film comme objet sexuel et ne réapparaît plus après cela). Le pitch promet donc un lien intense entre les quatre films et une introspection de Bond dans son passé. Et finalement, non. On se retrouve face à pas grand chose. De cette organisation du nom de Spectre, on ne saura rien de plus que ce que le pitch nous en a dit. C'est une organisation qui dirigeait les méchants des films précédents. Voilà tout ce qu'on saura et tout ce qu'il y a à savoir...
          Le méchant qui dirige le spectre, interprété par le talentueux Christoph Waltz, est tout à fait sous-utilisé. On a le droit à une introduction fracassante, à un mystère grandissant qui l'entoure et une montée en puissance qui nous trouble. Et puis, au moment où on entre dans la deuxième heure, tout retombe. Il n'y aura pas de grande découverte. Le plan diabolique de ce méchant est décevant de par son manque d'ambition et d'originalité (dominer le monde grâce à un système d'information ultra  performant) et la haine qu'il éprouve tout particulièrement pour James Bond est liée à une explication décevante et franchement peu recherchée.
Ainsi, pour ce qui est du méchant et du plan qui se cache derrière lui, c'est un grande déception, et c'est bien dommage car : les scènes d'actions sont époustouflantes, jouant avec les codes des anciens James Bond et l'originalité des nouveaux ; les seconds rôles (Moneypenny, Q et M) sont attachants et bien dosés ; l'enquête est bien construite même si elle souffre de quelques facilités scénaristiques ; et la James Bond girl du film, le docteur Madeleine Swann, interprétée par Léa Seydoux, est assez efficace, bien que j'éprouve à l'égard de son interprète un rejet tout particulier. Je ne peux cacher que le rôle est bien écrit, convenable et attachant. Cela dit, la relation aurait pu être davantage développée avant de sortir les "je t'aime" qui deviennent tout à fait invraisemblables et perdent de leur impact au moment venu. Les images du film sont splendides. Et les références à Vesper Lynd (Eva Green) qui touchent Bond font de lui un personnage humain et ajoutent une grande profondeur à son rôle.
          Tout était présent pour faire de Spectre le plus grand des James Bond (et je pèse mes mots). Mais malheureusement, le tout est un peu décousu et l'enjeu n'est pas présent, le méchant pas assez menaçant, et le fond nullement consistant. Cela reste un très bon film de divertissement, mais je ne peux m'empêcher de ressentir une profonde frustration face au potentiel indéniable du film qui se trouve inexploité.



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