dimanche 21 novembre 2021

Projection du film Olga, réalisé par Elie Grappe

 Mercredi 17 novembre 2021, les élèves de Première de l'option cinéma ont assisté à la projection d'Olga, premier film d'Elie Grappe, qu'ils avaient déjà vu l'année dernière dans un premier montage.



La projection a eu lieu dans la grande salle de l'Escurial, en présence du producteur, Tom Dercourt, et du réalisateur.






Voici le compte rendu de la rencontre, rédigé par Ariane Troude :

Image :

 Le format de l’image est plus carré (presque 4:3) que rectangulaire, comme on en a l’habitude aujourd’hui, car la gymnastique rend mieux à l’écran ainsi. Ce cadrage permet de sublimer les figures, souvent verticales (alors qu’un cadrage en largeur ne ferait pas ressortir la complexité des enchaînements).

 Au début, pendant la scène de la voiture à la tombée de la nuit, les lumières de la ville se brouillent petit à petit pour former des faisceaux lumineux verticaux. Cet effet permet de faire la transition avec la scène suivante, en l’occurrence avec un plan aérien d’une forêt enneigée, les faisceaux lumineux de la ville deviennent des arbres.

 Afin de stabiliser au mieux la caméra quand Olga court, l’équipe de tournage a utilisé une voiture de golf. Elle permet d’avoir une vitesse constante et que l’image tremble légèrement pour garder la sensation d’Olga au premier plan.

 Les images d’archives de la révolution ukrainienne viennent de youtube, et ils sont allés demander à chaque propriétaire s’ils pouvaient les utiliser.

  

Son :

 Le compositeur, Pierre Desprats, a composé les musiques très rapidement, puis quelques unes ont été retravaillées. Elie Grappe ne voulait pas que la musique soit simplement présente pour illustrer, mais qu’elle accompagne les sensations d’Olga. Par exemple, pendant le dernier entraînement où elle se blesse, il n’y a pas de musique, afin de faire ressortir sa respiration et ses bruits de pas. D’ailleurs, le réalisateur a voulu créer un parallèle entre les claquements de pas de la gymnastique et les détonations de la révolution ukrainienne à Maïden.

 

 Effets spéciaux :

 Le tournage des scènes pendant le championnat ne s’est pas passé comme prévu. Il devait se passer aux vrais championnats d’Europe, filmés comme un documentaire, mais ils ont été annulés car ils devaient avoir lieu 3 jours après le premier confinement. Les organisateurs du championnat ont tout de même bien voulu leur ouvrir l’arène pour qu’ils puissent filmer. Les acteurs ont donc pu jouer, mais les gradins étaient vides. Pour remplacer ces spectateurs fantômes, on a fait intervenir les effets spéciaux (comme des sims).

 La scène du lit enflammé a été filmée en deux temps, car comme vous vous en doutez, on n’a pas enflammé la chambre d’Olga pendant qu’elle y dormait. La première fois, on a filmé la comédienne sur son lit en train de jouer (avec un fond vert derrière), et la deuxième fois on a juste filmé le décor en train de s’enflammer (avec la supervision d’un pyrotechnicien).

 A l’inverse des autres scènes où les acteurs ont une grande liberté, celle de l’accident de voiture a été très minutieusement millimétrée. Des cascadeurs ont été employés pour faire des tests, la vitre qui explose a été filmée sur fond vert, les voitures étaient tirées par des câbles, les actrices ont même du exagérer leurs mouvements pour que ce soit crédible !

 

 Inspiration histoire :

 Elie Grappe a rencontré en Suisse une violoniste qui arrivait d’Ukraine, juste avant la révolution ukrainienne, et qui recevait des photos de là-bas. Par ailleurs, le réalisateur est très intéressé par le sujet de la danse classique, et a trouvé des parallèles entre la danse et la gymnastique : ce sont tous deux des sports qui demandent beaucoup d’endurance, de perfection, de volonté…

 La scène de la bataille de talc dans le gymnase sert à relâcher le sérieux d’Olga (en réalité c’est une bataille de farine).

   

Casting :

 Les acteurs et actrices jouent presque tous leur propre rôle : les gymnastes et entraîneurs sont des professionnels. Le choix de prendre directement des athlètes permet de ne pas avoir à les former sur le plateau, et de rendre plus réelle l’histoire car elle est jouée de façon sincère et authentique. Ainsi, on n’a pas à préparer la psychologie des personnages, à leur demander d’apprendre certains gestes… ils les font par automatisme, c’est beaucoup plus naturel.

 Olga est interprétée par l’athlète Anastasia Budiashkina. Elie Grappe l’a choisie car elle dégage une énergie, il sent que ça « bouillonne de l’intérieur ». De plus, le réalisateur ne veut pas que ses acteurs soient instrumentalisés, il laisse une grande place à l’improvisation. Pour aider les acteurs, le contenu et les enjeux de chaque scène était écrit à l’avance. Ainsi, Anastasia Budiashkina a grandement contribué à la création du personnage d’Olga.

 

 Elie Grappe conclut la séance sur l’espoir qu’Anastasia Budiashkina continuera sa carrière dans la gymnastique et dans le cinéma.

 

 


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