Mercredi 17 novembre 2021, les élèves de Première de l'option cinéma ont assisté à la projection d'Olga, premier film d'Elie Grappe, qu'ils avaient déjà vu l'année dernière dans un premier montage.
La projection a eu lieu dans la grande salle de l'Escurial, en présence du producteur, Tom Dercourt, et du réalisateur.
Voici le compte rendu de la rencontre, rédigé par Ariane Troude :
Image :
Le format de l’image est plus carré (presque 4:3) que
rectangulaire, comme on en a l’habitude aujourd’hui, car la gymnastique rend
mieux à l’écran ainsi. Ce cadrage permet de sublimer les figures, souvent
verticales (alors qu’un cadrage en largeur ne ferait pas ressortir la
complexité des enchaînements).
Au début, pendant la scène de la voiture à la tombée de la
nuit, les lumières de la ville se brouillent petit à petit pour former des
faisceaux lumineux verticaux. Cet effet permet de faire la transition avec la
scène suivante, en l’occurrence avec un plan aérien d’une forêt enneigée, les
faisceaux lumineux de la ville deviennent des arbres.
Afin de stabiliser au mieux la caméra quand Olga court,
l’équipe de tournage a utilisé une voiture de golf. Elle permet d’avoir une
vitesse constante et que l’image tremble légèrement pour garder la sensation
d’Olga au premier plan.
Les images d’archives de la révolution ukrainienne viennent
de youtube, et ils sont allés demander à chaque propriétaire s’ils pouvaient
les utiliser.
Son :
Le compositeur, Pierre Desprats, a composé les musiques très
rapidement, puis quelques unes ont été retravaillées. Elie Grappe ne voulait
pas que la musique soit simplement présente pour illustrer, mais qu’elle
accompagne les sensations d’Olga. Par exemple, pendant le dernier entraînement
où elle se blesse, il n’y a pas de musique, afin de faire ressortir sa
respiration et ses bruits de pas. D’ailleurs, le réalisateur a voulu créer un
parallèle entre les claquements de pas de la gymnastique et les détonations de
la révolution ukrainienne à Maïden.
Effets spéciaux :
Le tournage des scènes pendant le championnat ne s’est pas
passé comme prévu. Il devait se passer aux vrais championnats d’Europe, filmés
comme un documentaire, mais ils ont été annulés car ils devaient avoir lieu 3
jours après le premier confinement. Les organisateurs du championnat ont tout
de même bien voulu leur ouvrir l’arène pour qu’ils puissent filmer. Les acteurs
ont donc pu jouer, mais les gradins étaient vides. Pour remplacer ces
spectateurs fantômes, on a fait intervenir les effets spéciaux (comme des
sims).
La scène du lit enflammé a été filmée en deux temps, car
comme vous vous en doutez, on n’a pas enflammé la chambre d’Olga pendant
qu’elle y dormait. La première fois, on a filmé la comédienne sur son lit en
train de jouer (avec un fond vert derrière), et la deuxième fois on a juste
filmé le décor en train de s’enflammer (avec la supervision d’un
pyrotechnicien).
A l’inverse des autres scènes où les acteurs ont une grande
liberté, celle de l’accident de voiture a été très minutieusement millimétrée.
Des cascadeurs ont été employés pour faire des tests, la vitre qui explose a
été filmée sur fond vert, les voitures étaient tirées par des câbles, les
actrices ont même du exagérer leurs mouvements pour que ce soit crédible !
Inspiration histoire :
Elie Grappe a rencontré en Suisse une violoniste qui arrivait
d’Ukraine, juste avant la révolution ukrainienne, et qui recevait des photos de
là-bas. Par ailleurs, le réalisateur est très intéressé par le sujet de la
danse classique, et a trouvé des parallèles entre la danse et la
gymnastique : ce sont tous deux des sports qui demandent beaucoup
d’endurance, de perfection, de volonté…
La scène de la bataille de talc
dans le gymnase sert à relâcher le sérieux d’Olga (en réalité c’est une
bataille de farine).
Casting :
Les acteurs et actrices jouent presque tous leur propre rôle :
les gymnastes et entraîneurs sont des professionnels. Le choix de prendre
directement des athlètes permet de ne pas avoir à les former sur le plateau, et
de rendre plus réelle l’histoire car elle est jouée de façon sincère et
authentique. Ainsi, on n’a pas à préparer la psychologie des personnages, à
leur demander d’apprendre certains gestes… ils les font par automatisme, c’est
beaucoup plus naturel.
Olga est interprétée par l’athlète Anastasia Budiashkina.
Elie Grappe l’a choisie car elle dégage une énergie, il sent que ça
« bouillonne de l’intérieur ». De plus, le réalisateur ne veut pas
que ses acteurs soient instrumentalisés, il laisse une grande place à
l’improvisation. Pour aider les acteurs, le contenu et les enjeux de chaque
scène était écrit à l’avance. Ainsi, Anastasia Budiashkina a grandement
contribué à la création du personnage d’Olga.
Elie Grappe conclut la séance sur l’espoir qu’Anastasia
Budiashkina continuera sa carrière dans la gymnastique et dans le cinéma.
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