dimanche 20 mars 2016

Critique de Divergente 3 : Au delà du mur, de Robert Schwentke, par Romain Billard



Et oui, me revoilà avec la critique d'une nouvelle "connerie américaine" dont je raffole tant, et cette semaine c'est le dernier opus de la saga Divergente que j'ai vu. 
Pour moi, le genre du divertissement hollywoodien de type blockbuster est un genre d'une richesse inépuisable, qui a bercé mon enfance, mon adolescence, et, je l’espère, ma vie future. Et même si certains ne seront pas d'accord avec moi, le cinéma de ce type est un art. Un art lucratif, certes, mais savoir divertir les gens correctement tout en respectant les codes indiqués, le socle culturel et le besoin de nouveauté est un art souvent mal maîtrisé, et Divergente 3 n'échappe malheureusement pas à la règle.

Divergente est une saga à l'origine correcte, certainement pas transcendante dans son genre et certainement pas parfaite, mais correcte néanmoins. Elle offre un univers assez bien mis en place et suffisamment détaillé et solide pour qu'on puisse s'y projeter sans souci, des seconds rôles plutôt attachants, et une histoire suffisamment "originale" pour ne pas trop souffrir de comparaisons trop lourdes avec la saga récemment sortie qui continue à lui faire de l'ombre : Hunger games
Divergente possède surtout une très bonne méchante, jouée par Kate Winslet durant les deux premiers opus qui, avec cette performance, offre une véritable crédibilité au rôle et ajoute des couleurs à sa palette d'actrice.
A l'inverse, l’héroïne, Tris, jouée par Shailene Woodley, souffre d'un cruel manque de charisme qui se fait sentir, surtout après le passage dans la pop culture de Jennifer Lawrence, héroïne de la fameuse saga qu'on compare perpétuellement à Divergente, qui elle, arrive sans problème à porter toute la saga sur ses épaules.
Mais les autres personnages et les décors sauvent heureusement le manque de charisme de notre héroïne qui est difficilement attachante.

Les deux premiers opus étaient donc assez satisfaisants, certainement pas assez pour me bouleverser mais suffisamment pour me détendre et me faire passer un bon moment. Je suis donc parti voir ce troisième opus sans avoir trop d'attentes, et il est tout de même parvenu à me décevoir quelque peu.
En effet, l'histoire est prévisible et mal amenée, de manière très machinale et sans s'attarder sur ses protagonistes. Les décors sont franchement bâclés ce qui rend difficile l'immersion dans le monde de la saga. Après la mort du personnage de Kate Winslet à la fin du 2, le nouveau méchant qui vient la remplacer (joué par jeff Daniels, utilisé ici à contre -emploi de sa notoriété comique) ne parvient pas à arriver aux chevilles de l'actrice anglaise et apparaît donc assez fade. 

Le film reste convenable et je ne suis pas sorti de la projection aussi déçu que lors de mon visionnage de l'épisode final de la saga Hunger Games. Mais il ne prend vraiment aucun risque, ce qui est normal dans un genre cinématographique à ce point codifié, qui obéit à des schémas stricts pour plaire à un maximum de personnes, mais ne même pas chercher à jouer avec les codes à ce point ou à les satisfaire pleinement, ça donne quelque chose de très plat. Ajoutez là-dessus des effets spéciaux abominables qui brûlent les yeux de par leur apparente fausseté, et vous obtenez un film, certes détendant, mais vraiment dépourvu de personnalité et de charisme (comme son interprète), qui se contente de surfer sur les codes, sans s'y jeter pleinement ni s'en détacher totalement. Le film souffre également d'une réalisation qui semble désintéressée du projet, ce qui se ressent par la distance entre l'histoire et le spectateur : on n'est jamais pleinement impliqué dedans.

En bref, Divergente 3 : Au delà du mur est, comme les autres petits frères de cette saga, un film de divertissement grand public qu'on regarde lorsqu'on n'a rien de mieux à faire, qui n'est pas à jeter, mais qui ne vaut pas spécialement le détour non plus. Cela dit j'irai voir le dernier opus qui sort l'année prochaine et qui clôturera cette saga. Si ses concepteurs arrivent à jouer avec le crescendo des films et à offrir un bouquet final explosif qui aille au bout de son potentiel de divertissement, il se pourrait que la saga retrouve quelques couleurs.

Romain 

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