Je reviens tout juste d'une séance d'Ave, César ! réalisé par les frères Coen, leur tout nouvel opus de comédie burlesque depuis Burn after reading sorti en 2008.
Le film se passe dans les studios
Hollywoodiens des années 1950. On suit l'histoire d'un "fixer" d'un
des studios. Et un qui a réellement existé: Eddie Mannix, interprété par Josh
Brolin. un "fixer", c'est celui qu'on voit dans les films ou les
séries, le mi flic mi voyou qui semble pouvoir tirer toute les ficelles pour
cacher les scandales des gens importants. Ici, c'est donc un "fixer"
d'Hollywood, qui doit faire face au kidnapping de la star du nouveau peplum
produit par les studios: "Ave, César". on le verra donc, au cours de
ce film, tenter de régler cette affaire de kidnapping tout en tentant de
survivre au sein de cette satire hollywoodienne rempli de personnages hauts en
couleurs, chacun représentant une facette de l'industrie (le réalisateur
prétentieux, l'acteur dirigé par les studios, l'actrice scandaleuse camouflée
par ces derniers, la presse qui fouine dans l'industrie etc.)
Le film est maîtrisé de bout en bout
par les réalisateurs, et on se sent entre de bonnes mains devant ce film, les
acteurs sont tout à fait excellents et les décors sont tout simplement
époustouflants. Entre le réalisme d'aujourd'hui et l'aspect surfait des studios
hollywoodiens d'avant, le mélange coloré et superficiel offre une
atmosphère parfaite et hypnotique pour le film.
Tout est donc parfait, techniquement
parlant, seulement un film, ce n'est pas seulement de la technique, il faut
aussi une âme et tous ces éléments ineffables qui donnent l'étincelle au film.
Ces éléments qui nous font sortir de la séance imprégnés et marqués par ce que
l'on vient de voir. Et c'est ici que, je trouve, les frères Coen ont échoué.
Le film souffre d'un gros problème de
rythme et à de nombreuses reprises l'ennui se fait sentir. Les personnages,
tous très prometteurs, sont très peu exploités. Celui de Scarlett Johansonn
nous est présenté au milieu de nulle part et repart aussitôt, avant même qu'on
ait le temps de s'y attacher. Celui de l'acteur de western largué au milieu
d'une production sérieuse est fort en potentiel mais on ne se sent absolument
pas concerné par la séquence. Plusieurs séquences de ce genre, censées montrer
la vie hollywoodienne, s’enchaînent sans vraiment se lier ensemble. Le
personnage de George Clooney est à la fois omniprésent et inexistant de par la
pauvreté de son développement. et le seul personnage qui lie tout cela ensemble
(le "fixer") est parfaitement superficiel et n'est qu'une sorte de
lien physique entre les scènes. Il ne subira que de vagues développements au
cours du film et c'est bien dommage.
La réflexion sur Hollywood, à savoir :
est-ce de l'art ou simplement de la production massive d'argent ? est très peu
creusée et le point de vue des frères Coen sur la question est peu ressenti,
sans pour autant laisser l’interrogation en questionnement ouvert.
Tout ce magnifique ballet coloré et
maîtrisé se révèle très vite bien superficiel, sous exploité, et à vrai dire,
ennuyeux. Certaines séquences sont assez drôles, certains numéros de danse sont
hypnotiques de beauté, mais finalement, je ressors de la séance assez soulagé
de voir ce générique qui clôture un film qui ne m'a pas apporté grand chose et
qui fut même relativement désagréable à regarder. Malgré tout, Ave, César ! reste un film assez riche à
sa manière et avec, il faut le dire, un très bel hommage au 7ème art.
Ceci est évidement uniquement mon ressenti personnel. Encore une
fois, allez le voir et jugez-en par vous-même !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire