dimanche 22 novembre 2015

Critique des Suffragettes de Sarah Gavron, par Judith Policar

Les Suffragettes de Sarah Gavron


Carey Mulligan dans Les Suffragettes

               Londres, 1912. Une lutte désespérée de femmes se battant pour faire valoir leurs droits. Un film porté par un casting excellent. Carey Mulligan interprète Maud, une jeune femme qui travaille dur dans une blanchisserie pour apporter un complément aux revenus d’un ménage, composé de son fils, Georges, et de son mari, Sonny (Ben Whishaw). Son amie Violet (Anne-Marie Duff) travaille dans la même blanchisserie, et elle est une suffragette. C’est par son influence que Maud commencera progressivement à manifester son intérêt pour le combat que mènent certaines femmes. Elles se considèrent plutôt comme « law makers and not law brakers » (Faiseuses de loi et non briseuses de loi).
               Ce film ne montre pas seulement une lutte sans relâche de femmes qui doivent se battre pour obtenir le droit de vote comme les hommes, mais également la façon dont leur vie est affectée par l’insuffisance de droits dont elles souffrent. « All my live I’ve been respectful, I’ve done what men told me to do. Well I can’t have that anymore » (Toute ma vie j’ai été respectueuse, j’ai fait ce que les hommes m’ont dit de faire. Et je ne tolère plus cette idée). Elles ne veulent plus n’être que les femmes de leurs maris, comme Sonny le dit à Maud après sa première incarcération : « You are my wife, that’s what you are meant to be! » (Tu es ma femme, c’est ça ton rôle !) Elles ne veulent plus non plus subir l’arbitraire d’un contremaître tout puissant, qui pousse l’intolérable jusqu’à abuser de certaines, le plus souvent les plus jeunes et les plus désarmées. Jusqu’où iront-elles ?
                « Never surrender never give up the fight » (« ne capitule jamais n’abandonne jamais le combat »), c’est ce que dit Emmeline Pankhurst, interprétée par l’excellente Meryl Streep, lors de son unique apparition, à Maud. Une mise en scène sobre sans extravagance, un jeu d’acteurs exceptionnel, qui donne toute sa justesse, sa beauté et son réalisme au film. En deux mots, un film passionnant et poignant. 

Judith Policar, Terminale L


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