De l’amour à l’état (pur)
Islandais
Direction
l’Islande, pays nordique complètement différent de la France avec ses étendues
de rochers et d’herbe verte. Parfois on peut voir une camionnette qui
s’éloigne. Le spectateur va suivre celle d’Anna, une dealeuse de marijuana et
poétesse qui écrit sur les murs de sa cuisine. Elle cherche à abandonner son
activité illégale pour quitter l’Islande
avec ses deux fils, qu’elle élève seule. Après avoir mis une pancarte
« back soon » sur sa porte pour signaler son absence à ses clients, elle
se rend à la capitale et vend son téléphone portable qui répertorie sa
clientèle à un autre dealer. Celui-ci lui demande 48 heures pour rassembler la somme
demandée. Anna retourne chez elle, mais sa trajectoire va être déviée par de
multiples obstacles, qui vont l’empêcher de « revenir bientôt ».
En attendant Anna, ses clients
s’accumulent chez elle et organisent une fête improvisée. Ceux-ci représentent
toutes les générations et des personnalités diverses, attachantes. Cette scène nous révèle à quel
point l’amour intergénérationnel est primordial. Il soude notre société et traduit
la solidarité entre individus.
En sortant de la salle j’ai eu
envie de danser, chanter, écouter du reggae, sourire aux gens dont je croise le
regard, et de partir à la rencontre d’Anna.
La
sensation que m’a procurée la vue de ce film est
« stupéfiante ». Mélange d’euphorie et de tristesse, ce film
est d’une tendresse dramatique qui m’a émue jusqu’au générique de fin. Celui-ci m’a fait pleurer
de joie (ce qui est plutôt rare au cinéma). D’habitude, je ne me laisse pas
emporter par les films qui parlent de drogues. Mais ici, j’ai trouvé que l’histoire du commerce de stupéfiants
n’est que l’arrière-plan de l’oeuvre. Au premier plan, pour moi, ressortent la
richesse et l’originalité des personnages. Comme Didda Jonsdottir, qui se révèle époustouflante et
charismatique, les acteurs non-professionnels mènent le film et soulignent la
beauté et l’élégance de l’oeuvre. Et puis comment pourrait-on oublier le
portable avalé par l’oie ? Cette image cocasse me semble très poétique et
écologique. Elle cherche à inciter le spectateur à vivre dans une société plus
proche de la nature.
Clémence Cazala
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