vendredi 13 mars 2015

Impressions sur Timbuktu d'Abderrahmane Sissako, par Margot Bezet, Leyna Martin et François Picard





J'ai trouvé que Timbuktu était un très beau film : il y avait de beaux paysages, de très belles scènes et une histoire assez touchante. Je l'ai tout de même trouvé plutôt lent, dans l'ensemble, avec certaines scènes trop longues pour très peu d'action. En somme, je n'ai pas été vraiment conquise par ce film qui ne m'a pas marquée plus que ça. J'ai pu voir d'un oeil nouveau en quoi consiste le djihadisme, ainsi que les règles qu'il instaure dans une communauté. Sur cette question, le film m'a appris certaines choses qui m'étaient jusqu'ici inconnues.
Ma scène préférée est celle où l'on voit de jeunes garçons jouer au football sans ballon. Je l'ai trouvée très touchante et très bien réalisée. Elle nous montre la douleur et la prison dans laquelle vivent ces pauvre gens, et comment leur liberté est bridée. J'aurais aussi pu évoquer les scènes dans lesquelles les habitants se font arrêter parce qu'ils chantent, mais celle du football m'a encore plus marquée.
Margot Bezet


J'ai beaucoup apprécié ce film, tant par ses merveilleuses images que pour l'humanité qu'il dégage, grâce à des personnages touchants, et particulièrement la petite fille dans la dernière scène, où elle est définitivement perdue et déboussolée.
C'est un film poignant, car il aborde un sujet difficile, qui est celui des extrémistes islamistes. Il m'a touchée notamment par le regard qu'il porte sur l'Islam, car on voit clairement la distinction entre simple fidèle musulman et islamiste, l'un incarné par l'imam, un homme humble et sage, et l'Etat islamique dirigé par un groupe d'hommes manipulateurs et malhonnêtes, comme on le voit dans la scène du mariage forcé ou encore lors de l'enregistrement vidéo. Le réalisateur prend parti, il condamne et dénonce les pratiques de l'Etat islamique comme la peine de mort, la lapidation, et particulièrement des actions non-fondées, comme l'obligation du port des gants pour toutes les femmes ou encore l'interdiction d'utiliser un ballon de football.
Pour moi, ce film est un chef d'oeuvre et il mérite les prix qu'il a reçus. Il m'a énormément touchée par sa beauté et il témoigne d'une réalité poignante, trop souvent oubliée.
J'ai également beaucoup apprécié le jeu d'acteurs, particulièrement celui d'Ibrahim Ahmed et de la jeune Layla Walet Mohamed. Ce film transmet aussi un message de résistance, incarné par l'amour de Kidane et de sa femme jusqu'à la mort, mais aussi par les musiciens et chanteurs qui transgressent le couvre-feu.
Ma scène préférée est celle des musiciens clandestins, car ils bravent la loi, et semblent, durant leurs chants et musiques, réellement heureux. J'ai également beaucoup aimé la scène du match de football avec un ballon imaginaire, car cette scène est magnifique et pleine d'émotion. Même sans ballon, ces jeunes hommes jouent et semblent heureux. Ils partagent avec nous un moment poignant, ils n'abandonnent pas et se donnent.
J'ai vraiment apprécié ce film, et je compte le revoir.
Leyna Martin


Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu un film aussi intéressant. Ce film est en effet à la fois poétique et politique.
Poétique de par la beauté des images, des plans, de la musique. Ce film admet ainsi une certaine lenteur dans les plans, ou même dans le mode de vie libre de cette famille touareg. Cette lenteur nous permet d'apprécier ces images, tout en nous laissant aller à notre propre interprétation.
Politique, de par la dénonciation de règles absurdes que tentent d'imposer des djihadistes (interdiction de jouer au football, port de gants pour les femmes, interdiction de chanter, etc.). Les dénonciations portent également sur les différents châtiments, tous horribles, qui sont pour la plupart suggérés plutôt que montrés, peut-être pour conserver cette atmosphère douce et poétique.
Ce film, de par les différentes actions des personnages, montre l'aspect sensible et touchant de l'humanité dans une situation tragique.
Ma scène préférée est celle où la sorcière du village se dresse devant un pick-up conduit par des djihadistes pour les empêcher de circuler. Cette scène peut résumer le courage et la bravoure de l'homme opprimé par cette organisation terroriste.
C'est un bel hymne à la liberté et à la beauté humaine. En plus, ce film est d'actualité et nous permet d'avoir un regard différent sur ce monde de terreur.
François Picard



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