mardi 24 mars 2015

Semaine de la presse : la figure du journaliste au cinéma

Les élèves de Première de l'option cinéma ont travaillé sur des films qui mettent en scène des personnages de journalistes et expriment donc leur vision de la place du journalisme dans la société.

Voici le travail d'Inès Atek et Léa Kheder sur Reds de Warren Beatty (1982) :


Présentation du film Reds :
Reds est un film dramatique de Warren Beatty sorti en 1982.
Ce film tourne autour de la vie de John Reed, militant américain communiste, journaliste, et écrivain qui fit la chronique de la révolution russe de 1917 et auteur de Dix jours qui ébranlèrent le monde (Ten Days that Shook the World). Mais ce film est aussi axé sur la vie de Louise Bryant, écrivaine et journaliste américaine aux sympathies communistes et anarchistes connue pour son radicalisme politique et ses prises de position féministes. Ce long métrage retrace donc leur histoire d’amour de 1915 à 1920, date de la mort de Jack Reed.

Présentation du réalisateur :
Warren Beatty fait ses premiers pas dans le monde du cinéma dans un film d’Elia Kazan, La Fièvre dans le sang, en 1961. Après avoir joué dans des films à succès tels que Bonnie and Clyde d'Arthur Penn (1967), un rôle qui lui vaudra l’Oscar du meilleur acteur, en 1978, il empoigne la caméra et réalise Le ciel peut attendre dans lequel il occupera le rôle principal. Pour son second film en tant que réalisateur, Reds, il reçoit l’Oscar du meilleur réalisateur et fait preuve de convictions politiques très marquées. Convictions qui sont à nouveau affirmées dans Bulworth, en 1998.

La représentation du journalisme :
Les deux journalistes qui apparaissent dans le film sont les deux rôles principaux : Jack Reed et Louise Bryant. Jack Reed publia quelques articles et des poèmes avant d'écrire, à partir de 1913, pour la revue socialiste The Masses. Cette année-là, il découvrit la dureté des rapports sociaux aux États-Unis en couvrant la grève des ouvriers de Paterson, dans le New-Jersey et prit parti pour les grévistes et les militants syndicaux des Industrial workers of the world (IWW).

Le personnage principal de Reds est celui d’un homme qui rêve de déclencher une véritable révolution dans son pays, et ce, grâce au pouvoir du journalisme et notamment de la presse écrite afin de propager ses idées. Il est le principal protagoniste de ce biopic sur Jack Reed, qui semblait assez courageux pour vouloir changer le monde, tout en refusant de faire face à ses problèmes personnels.
La figure du journaliste n’est pas particulièrement positive, ni négative. Nos deux héros évoluent dans leurs travaux et leurs productions comme dans leur relation amoureuse. Lorsque que Jack et Louise partent pour la Russie, ils sont en froid et se considèrent comme des collègues. Ils découvrent les différentes facettes de la Révolution, s’entretiennent avec des habitants, des révolutionnaires, Lénine, Trotski… Ils rédigent donc énormément d’articles sur l’évolution de cette Révolution. Plus leurs travaux évoluent positivement, plus leur relation se métamorphose. Ils redeviennent un véritable couple, heureux.
Warren Beatty met alors en scène le côté politique du journalisme et le rôle vital qu’il exerce pour toute campagne politique ou révolution. Il permet de garder une trace de chaque événement, comme la description de la révolution Russe.

Un échange de répliques significatif :
        Le policier : « Que faites-vous ? »
        Jack Reed : « Moi ? »
        Le policier : « Oui vous. »
        J.Reed : « J’écris. »
        Le policier : « Vous avez tort ! »

Une séquence intéressante :
Séquence : 29 min à 31 min 17
Jack Reed ainsi que d’autres adhérents au syndicat I.W.W sont  réunis dans une grange, distribuant des tracts : ils font part de leurs idées à des « prolétaires», couverts de suie et de boue. Ces derniers se plaignent de leurs conditions de travail, tandis que les membres de l’I.W.W leur proposent des solutions et l’espoir d’une guerre des classes qui mettra fin à leur misère. Les travellings latéraux et plans alternés s’enchaînent, montrant les visages attentifs de ces travailleurs de la classe ouvrière, jusqu’à ce que la police fasse une entrée retentissante. On leur ordonne de  partir, ils n’en font rien et c’est Jack Reed qui prend la parole avant qu’un policier ne lui saute dessus pour le faire taire. Cette séquence se termine dans un plan chaotique sur le conflit qui a éclaté. Elle est le symbole même avec la réplique du policier, de la situation encore actuelle des journalistes qui dérangent en voulant rendre compte de la réalité des événements par le biais de la presse.

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