Les élèves de Première de l'option cinéma ont travaillé sur des films qui mettent en scène des personnages de journalistes et expriment donc leur vision de la place du journalisme dans la société.
Voici le travail d'Inès Atek et Léa Kheder sur Reds de Warren Beatty (1982) :
Présentation du film Reds :
Reds est un film dramatique de Warren
Beatty sorti en 1982.
Ce film tourne
autour de la vie de John Reed, militant américain communiste, journaliste, et écrivain
qui fit la chronique de la révolution russe de 1917 et auteur de Dix jours qui ébranlèrent le monde (Ten Days that Shook the World). Mais ce
film est aussi axé sur la vie de Louise Bryant, écrivaine et journaliste
américaine aux sympathies communistes et anarchistes connue pour son
radicalisme politique et ses prises de position féministes. Ce long métrage
retrace donc leur histoire d’amour de 1915 à 1920, date de la mort de Jack
Reed.
Présentation du réalisateur :
Warren Beatty fait ses
premiers pas dans le monde du cinéma dans un film d’Elia Kazan, La Fièvre dans le sang, en 1961. Après
avoir joué dans des films à succès tels que Bonnie
and Clyde d'Arthur Penn (1967), un rôle qui lui vaudra l’Oscar du meilleur
acteur, en 1978, il empoigne la caméra et réalise Le ciel peut attendre dans lequel il occupera le rôle principal.
Pour son second film en tant que réalisateur, Reds, il reçoit l’Oscar du meilleur réalisateur et fait preuve de
convictions politiques très marquées. Convictions qui sont à nouveau affirmées
dans Bulworth, en 1998.
La représentation du journalisme :
Les deux
journalistes qui apparaissent dans le film sont les deux rôles principaux :
Jack Reed et Louise Bryant. Jack Reed publia quelques articles et des poèmes
avant d'écrire, à partir de 1913, pour la revue socialiste The Masses. Cette année-là, il découvrit la dureté des rapports
sociaux aux États-Unis en couvrant la grève des ouvriers de Paterson, dans le
New-Jersey et prit parti pour les grévistes et les militants syndicaux des
Industrial workers of the world (IWW).
Le personnage principal de Reds est celui d’un homme qui rêve
de déclencher une véritable révolution dans son pays, et ce, grâce au pouvoir
du journalisme et notamment de la presse écrite afin de propager ses idées. Il
est le principal protagoniste de ce biopic sur Jack Reed, qui semblait assez
courageux pour vouloir changer le monde, tout en refusant de faire face à ses
problèmes personnels.
La figure du
journaliste n’est pas particulièrement positive, ni négative. Nos deux héros
évoluent dans leurs travaux et leurs productions comme dans leur relation
amoureuse. Lorsque que Jack et Louise partent pour la Russie, ils sont en froid
et se considèrent comme des collègues. Ils découvrent les différentes facettes
de la Révolution, s’entretiennent avec des habitants, des révolutionnaires,
Lénine, Trotski… Ils rédigent donc énormément d’articles sur l’évolution de
cette Révolution. Plus leurs travaux évoluent positivement, plus leur relation
se métamorphose. Ils redeviennent un véritable couple, heureux.
Warren Beatty
met alors en scène le côté politique du journalisme et le rôle vital qu’il
exerce pour toute campagne politique ou révolution. Il permet de garder une
trace de chaque événement, comme la description de la révolution Russe.
Un échange de répliques significatif
:
•
Le policier : « Que faites-vous ? »
•
Jack Reed : « Moi ? »
•
Le policier : « Oui vous. »
•
J.Reed : « J’écris. »
•
Le policier : « Vous avez tort ! »
Une séquence intéressante :
Séquence :
29 min à 31 min 17
Jack Reed
ainsi que d’autres adhérents au syndicat I.W.W sont réunis dans une grange, distribuant des
tracts : ils font part de leurs idées à des « prolétaires», couverts de suie et
de boue. Ces derniers se plaignent de leurs conditions de travail, tandis que
les membres de l’I.W.W leur proposent des solutions et l’espoir d’une guerre
des classes qui mettra fin à leur misère. Les travellings latéraux et plans
alternés s’enchaînent, montrant les visages attentifs de ces travailleurs de la
classe ouvrière, jusqu’à ce que la police fasse une entrée retentissante. On
leur ordonne de partir, ils n’en font
rien et c’est Jack Reed qui prend la parole avant qu’un policier ne lui saute
dessus pour le faire taire. Cette séquence se termine dans un plan chaotique
sur le conflit qui a éclaté. Elle est le symbole même avec la réplique du
policier, de la situation encore actuelle des journalistes qui dérangent en
voulant rendre compte de la réalité des événements par le biais de la presse.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire