dimanche 12 avril 2015

Critique de Cake de Daniel Barnz, par Romain Billard




Lorsque les premières bandes annonces du film CAKE sont sorties, je m'attendais à un film touchant et profond qui briserait le rôle de l’éternel Rachel de Friends qui suit Jennifer Aniston depuis maintenant dix ans. Je me retrouve finalement face à un film assez décevant dans l'ensemble, mais possédant tout de même certains atouts qui font de lui un film qui marque.
C'est l'histoire d'une femme qui a perdu son fils dans un accident de voiture, et qui, suite à cet accident, se retrouve face à des douleurs chroniques. Le film retrace le parcours qu'elle va suivre pour s'en sortir.
Tout d’abord, le début est assez lent, une lenteur qui nuit au film et qui manque cruellement de profondeur. C'est comme assister à la pâle imitation d'un film d'auteur, mais sans le je ne sais quoi qui donne une âme aux films. Jennifer Aniston apparaît comme la caricature d'une actrice commerciale qui essaie de se créer un nouveau rôle plus profond. Elle ne joue pas son rôle, elle joue le rôle d'une actrice qui joue un rôle dramatique, et c'est là toute la différence. J'ai hésité à sortir, le film ne démarrait pas et ne montrait que l'éternel malheur du personnage sans donner plus d'informations. Finalement je suis resté, et au fur et à mesure que les scènes se déroulent, on se surprend à découvrir chez l'interprète une sensibilité présente dès le début qu'on avait pas tout de suite remarquée, comme ces gens qu'on juge au premier abord mais qu'il faut apprendre à connaître. Et on découvre finalement un personnage plein de nuances, qui nous touche profondément et qui est interprété par Jennifer Aniston avec une sincérité très rare. Au fur et à mesure que le film approche de sa fin, des scènes très touchantes font leur apparition et nous font oublier notre tentation de quitter la salle. Le film se termine sur une dernière scène très émouvante qui clôt ce film avec beaucoup de finesse et de symbolisme. 
Cake est un film avec une bonne histoire, de bons personnages. Mais du fait d'un manque cruel de mise en scène et de scènes inutiles, le film ne commence réellement qu'au bout d'une bonne heure. Et les quelques bonnes scènes ainsi que la prestation de Jennifer Aniston, si elles ne suffisent pas à en faire un film qu'on recommanderait, suffisent toutefois à en faire un film émouvant qui laisse une trace. Il dépeint le malheur et le combat d'une femme, en apparence de manière assez lourde et cliché, mais il se révèle plus fin qu'on ne le pensait. Un bon film, donc, mais qui se trouve étouffé par des excès et une trop longue indécision, puisque pendant plus d'une heure on ne voit pas vraiment ou le réalisateur veut nous emmener. Et pourtant les cinq dernières scènes nous montrent avec force ce que le film aurait pu être. Je ne regrette pas de l'avoir vu, mais je n'irai pas le revoir, bien que globalement, le film m'ait touché d'une manière assez ineffable. En revanche je le conseillerais réellement à ceux qui aimeraient voir Jennifer Aniston dans un autre registre, et qui, ici, ne seront pas déçus. Ce n'est pas une prestation qui marque par son aspect grandiose - une autre actrice aurait peut-être mieux joué ce rôle -, mais elle possède un côté indéniablement touchant qui nous reste en tête longtemps après la fin du film, de par la sincérité dont l'actrice fait preuve ainsi que la proximité qu'elle a avec son personnage.


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