O MEU PIJAMA, DELICAT ET MYSTERIEUX
O meu pijama est un court métrage portugais
réalisé par Maria Gonçalves, étudiante de l’Escola Superior de Teatro e Cinema.
On y assiste au changement définitif que subit la relation entre deux sœurs
jumelles, Sara et Helena. Ce film aborde avec délicatesse les thèmes du passage
à l’âge adulte et de la fraternité.
Un soir, alors que leurs parents sont partis fêter leur
anniversaire de mariage, les deux fillettes sont laissées sous la garde de leur
voisin Vincent. Celui-ci, dès son arrivée, brise l’équilibre et la complicité
que l’on avait sentie entre les deux sœurs dans les premières scènes. Il
incarne déjà leur éloignement.
Le court métrage débutait sur une jolie scène fraternelle, où
les deux sœurs jouaient dans une piscine. Impossible de ne pas noter l’affectueuse
complicité les unissant, lorsque Sara confie à sa sœur un secret (dont on ne
saura jamais rien).
Sara veut tout de suite plaire à Vincent, faire plus grande
que son âge. La première rupture qu’elle marque entre Helena et elle consiste à
changer de pyjama, pour qu’il les différencie. Au cours du film, la rupture se
marque de plus en plus lorsque Sara joue le rôle d’une mère auprès d’Helena en
la rassurant.
La scène finale pourrait être née de l’imagination d’Helena,
et marquer la séparation finale entre les deux sœurs, l’une restant auprès d’un
garçon, voyant naître les premiers signes du passage à l’âge adulte et de sa
sexualité, et l’autre refusant d’accepter ces changements. Ce pourrait
d’ailleurs être sa peur de grandir qui est symbolisée par le vase qui tombe,
lorsque les enfants jouent au ouija. Le fait que sa
question ait fait réagir les « fantômes » prouve qu’elle est la seule
à y croire et montre son côté encore enfantin.
Le film est tourné uniquement en plans fixes ce qui en
ralentit le rythme, comme pour marquer la lente séparation au fil de la nuit.
Les couleurs sont froides et assez douces. Ces procédés aident à aborder des
thèmes plutôt classiques de manière originale et sensible, ce qui m’a beaucoup
plu.
Le court métrage a été sélectionné dans la catégorie
« nouveaux talents » du festival français FIPA à Biarritz, cette
catégorie rassemblant « des œuvres de personnes talentueuses dont les choix
artistiques sont hautement personnels, originaux et ambitieux ». Je trouve que
l’ambiance du film correspond bien à cette description : les choix
scénaristiques semblent très personnels, parfois même trop, car il est
difficile de donner un sens à certaines scènes, comme celle du secret ou celle
du chien à la fin. Mais les acteurs et l’atmosphère m’ont plu et la sensibilité
de la relation entre Sara et Helena m’a touchée.
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