« Tesnota,
une vie à l’étroit » de Kantemir
Balagov
La face cachée de la Russie Rurale
« Tesnota, une vie à l’étroit » est un long métrage qui a
gagné le grand prix du jury européen au Festival d’Angers. Son réalisateur, Kantemir Balagov, est russe et met en scène son pays natal sous des traits
ambigus et négatifs. Il ne s’agit pas d’un énième film glorifiant la Mère Russie
et ses forêts sibériennes enneigées.
Il s’agit plutôt d’un drame
violent : des jeunes mariés d’une communauté juive recluse sont kidnappés,
l’aide de la police est exclue. On suit le calvaire de la famille du disparu,
plus particulièrement sa sœur Ilana.
Ilana est le protagoniste principal, on suit son évolution difficile dans
une Russie rurale, avec plusieurs clans d’origines différentes. L’intrigue est
principalement basée sur les répercussions du kidnapping du marié dans son
entourage.
J’ai apprécié le film, il est poignant, dur ; on sort de la salle avec
la tête embrumée d’émotions. La direction artistique est intéressante, on peut
apercevoir des cadrages étonnants, inhabituels, un jeu avec la lumière, une
composition travaillée. Aux premiers plans, on se sent perplexe, désorienté,
les repères classiques d’un début du film sont absents, mais on s’y adapte
vite. La fin est acceptable, elle ne gâche en rien l’expérience et les émotions
que nous procure le film.
Par Elie Vilmin, 1eL1
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