lundi 15 février 2016

Critique de Deadpool, par Romain Billard




Il est difficile d'échapper aux films de super-héros ces derniers temps ! Depuis le rachat de Marvel par Disney fin 2009, un retour vers les films de super-héros a pu être perçu avec des blockbusters tels que The Avengers 1 et 2, ou encore les X-mens qu'on a pu apercevoir à nouveau sur les écrans accompagné d'un nouveau casting destiné à amasser plus de spectateurs en salle (Jennifer Lawrence, Michael Fassbender, Omar Sy, etc.). 
Les films de super-héros n'ont évidemment jamais véritablement quitté nos écrans puisque nous avons toujours pu assister à des monuments du genre comme la trilogie Spiderman sortie au début des années 2000 ou encore la trilogie Batman de Christopher Nolan sortie de 2005 à 2012. Et voici donc la critique du tout dernier blockbuster du genre sorti mercredi dernier : Deadpool de Tim Miller.



Ne connaissant pas grand-chose à l'univers des super-héros et n'étant pas particulièrement fan de la dernière vague massive de production en date, je n'avais aucune attente lorsque j'ai décidé d'aller voir Deadpool. Le film n'avait rien de particulièrement attirant, si ce n'est ce petit attrait d'originalité et de renouveau dont Hollywood manque cruellement. Je suis donc parti sans la moindre notion de qui était ce super-héros, nouveau à ma connaissance, ni ce que racontait l'histoire.

Et je fus très agréablement surpris. Ce film est une pure merveille de divertissement, qui, loin de redéfinir les codes cinématographiques du genre, les assume pleinement, et grâce à ce recul, nous offre un objet de divertissement beaucoup plus abouti et complet que la plupart des derniers films de ce genre en date.

C'est l'histoire d'un homme, Wade Wilson, ni gentil ni méchant, attachant et drôle, qui après avoir été diagnostiqué avec un cancer en phase terminale, se fait aborder par un mystérieux personnage se disant à la tête d'une organisation qui peut lui guérir ce cancer. Cette organisation va en réalité se révéler diabolique et va le transformer en super-héros mutant au visage tuméfié et aux capacités décuplées. L'homme qui lui a causé la déformation de son visage, s'enfuit, et Deadpool se met donc en tête de le retrouver pour pouvoir retrouver un visage normal.

Un scénario tout ce qu'il y a de plus basique et revu dans ce genre de cinéma, mais le traitement du scénario lui donne toute son originalité. En brisant le quatrième mur à de nombreuses reprises et en se moquant ouvertement de la dimension cliché de ce film. Le réalisateur fait une prise de conscience sur ce cinéma de blockbuster et nous permet de profiter à la fois de tout ce que ce cinéma a de positif à nous offrir, tout en prenant du recul et de la réflexion à son sujet. 
En étant cet objet de divertissement assumé qui n'est là que pour nous faire passer un bon moment, le film accomplit ses promesses en nous offrant des scènes d'actions à couper le souffle, un humour magistralement bien dosé qui nous permet de prendre de la distance sur le contenu. Des seconds rôles attachants et bien écrits, et des références bien dosées qui ne font qu'amplifier la richesse culturel de ce film et son propos sur cette dernière.
L'histoire est évidement bien vide dès qu'on la regarde avec un peu de recul, mais le traitement non linéaire de cette dernière l'enrichit fortement et nous prouve l'importance des choix sur le traitement d'une histoire.
Le méchant laisse fortement à désirer, mais heureusement le charisme du anti-héros interprété merveilleusement bien par Ryan Reynolds nous le fait facilement oublier.
Le réalisateur réussit donc son pari en plaçant Deadpool comme un héros marginal et attachant qui promet déjà des suites fort lucratives mais divertissantes.

Deadpool est donc un blockbuster qui a conscience d'en être un et qui, grâce à cette prise de conscience sur lui-même, arrive à se détacher des conventions en jouant avec elles et en effectuant à merveille son but premier, bon, son but second (le premier étant de rapporter de l'argent à la production) : détendre le spectateur et lui faire passer un bon moment.

Romain Billard

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