dimanche 14 février 2016

Festival d'Angers : les critiques des élèves > Back Soon de Solveig Anspach

De l’amour à l’état (pur) Islandais



Direction l’Islande, pays nordique complètement différent de la France avec ses étendues de rochers et d’herbe verte. Parfois on peut voir une camionnette qui s’éloigne. Le spectateur va suivre celle d’Anna, une dealeuse de marijuana et poétesse qui écrit sur les murs de sa cuisine. Elle cherche à abandonner son activité illégale pour quitter  l’Islande avec ses deux fils, qu’elle élève seule. Après avoir mis une pancarte « back soon » sur sa porte pour signaler son absence à ses clients, elle se rend à la capitale et vend son téléphone portable qui répertorie sa clientèle à un autre dealer. Celui-ci lui demande 48 heures pour rassembler la somme demandée. Anna retourne chez elle, mais sa trajectoire va être déviée par de multiples obstacles, qui vont l’empêcher de « revenir bientôt ».

        En attendant Anna, ses clients s’accumulent chez elle et organisent une fête improvisée. Ceux-ci représentent toutes les générations et des personnalités diverses, attachantes. Cette scène nous révèle à quel point l’amour intergénérationnel est primordial. Il soude notre société et traduit la solidarité entre individus.
En sortant de la salle j’ai eu envie de danser, chanter, écouter du reggae, sourire aux gens dont je croise le regard, et de partir à la rencontre d’Anna.


La sensation que m’a procurée la vue de ce film est  « stupéfiante ». Mélange d’euphorie et de tristesse, ce film est d’une tendresse dramatique qui m’a émue jusqu’au  générique de fin. Celui-ci m’a fait pleurer de joie (ce qui est plutôt rare au cinéma). D’habitude, je ne me laisse pas emporter par les films qui parlent de drogues. Mais ici, j’ai trouvé que l’histoire du commerce de stupéfiants n’est que l’arrière-plan de l’oeuvre. Au premier plan, pour moi, ressortent la richesse et l’originalité des personnages. Comme Didda Jonsdottir, qui se révèle époustouflante et charismatique, les acteurs non-professionnels mènent le film et soulignent la beauté et l’élégance de l’oeuvre. Et puis comment pourrait-on oublier le portable avalé par l’oie ? Cette image cocasse me semble très poétique et écologique. Elle cherche à inciter le spectateur à vivre dans une société plus proche de la nature. 

Clémence Cazala

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